Le 23 janvier, le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères réagissait, sur un ton virulent, à des informations relayées par la presse marocaine faisant état de réfugiés syriens refoulés vers le Maroc par l'Algérie. Hier, une dépêche de la MAP sur le même sujet a, visiblement, fait sortir les autorités du voisin de l'Est de leurs gonds au point de dépêcher un colonel des gardes-frontières pour riposter. Mais celui-ci a complètement raté sa sortie. Les réfugiés syriens sont de nouveau au cœur d'une guerre médiatique entre le Maroc et l'Algérie. Lundi, l'APS et la MAP relayaient deux dépêches diamétralement opposées. L'agence marocaine a annoncé l'arrivée au Maroc de quarante ressortissants syriens, qu'elle présente comme étant refoulés par les autorités du voisin de l'Est. Cette affaire fait suite, toujours selon la même source, à une opération similaire ayant visé, au milieu de la semaine dernière, 27 autres citoyens syriens ayant fui la guerre civile qui ravage depuis trois ans leur pays vers l'Algérie. Un choix qui, selon la MAP, s'est révélé par la suite mauvais. Alger riposte maladroitement La publication, en l'espace de quelques jours, de ces deux informations a contraint le pouvoir algérien à réagir. Contrairement à la sortie médiatique du 23 janvier de Amar Belani, le porte-parole du département de Ramtane Lamamra, cette fois c'est un homme en uniforme qui a été envoyé au charbon pour transmettre la version de son pays sur ce sujet très délicat. L'Algérie s'est en effet toujours présentée comme une terre de prédilection pour accueillir les réfugiés. Le colonel des gardes-frontières, nullement rompu aux subtilités de la guerre des mots, a reconnu, dans des déclarations à l'APS, que ses éléments opérant à Tlemcen ont bel et bien «refusé l'accès sur le territoire national à des réfugiés syriens que les autorités marocaines voulaient expulser vers l'Algérie». Ce fut sa première erreur, mais pas la seule. Il a ensuite expliqué que «c'est suite à ce refus que les autorités marocaines avaient fait appel à leurs médias pour accuser à tort les autorités algériennes d'avoir refoulé ces Syriens, alors qu'en réalité ils se trouvaient sur le territoire marocain». C'est la seconde erreur. Le militaire, ou ceux qui lui soufflaient à l'oreille, ont oublié que la première dépêche de la MAP consacrée aux Syriens date de mercredi dernier et non pas d'hier.