L'affaire de la détention des trois adolescents pour la photo d'un baiser posté sur facebook a permis de faire sortir de l'anonymat une association locale qui prétend défendre les droits de l'Homme. Mais qui est exactement cette ONG ? Yabiladi a pu obtenir quelques éléments de réponse. «Nous n'avons pas déposé une plainte contre les trois adolescents mais juste présenter au procureur du roi l'ouverture d'une enquête», se défend, dans des déclarations à Yabiladi, Faiçal El Marsi, le président de l'Organisation unie de droits de l'Homme et des libertés publiques. Cette association de Nador est à l'origine de l'éclatement de l'affaire des baisers sur facebook. Le 30 septembre, El Marsi adresse, une correspondance en ce sens, au procureur du roi près la cour d'appel. Deux jours plus tard, les trois ados sont arrêtés et mis dans le centre local de la protection de l'enfance. Mais qui est exactement cette OUDHLP ? Sa date de création est en effet, récente, elle remonte à août 2009. «Exactement six mois après l'arrestation de Chakib El Khayari pour «offense envers les autorités et transactions de devises non autorisées». C'est dans ce contexte que l'ONG a été mise en place dans l'objectif d'occuper le terrain vacant suite à la détention de Chakib», nous confie une source à Nador. Ladite association s'est illustrée, également, par «son opposition aux marches du Mouvement du 20 février 2011 au Maroc. En revanche, elle n'a cessé d'applaudir les initiatives des autorités locales, notamment le gouverneur», ajoute-elle. En menant une recherche sur le net, nous sommes tombés sur une preuve, datant de juin 2010, attestant les dires de notre interlocuteur. Il s'agit d'un communiqué du bureau central de l'OUDHLP louant les actions du représentant de l'administration territoriale à Nador. "Nous ne sommes pas une ONG makhzenienne" L'organisation unie de droits de l'Homme et des libertés publiques est une association proche des autorités ? «Absolument pas», assure Faiçal El Marsi à notre site. «On nous accuse souvent de travailler pour le makhzen. Mais c'est faux. Nous militons pour le bien être des Marocains et nous voulons que le Maroc progresse dans la sérénité. Notre association est contre le recours à la violence lors des manifestations». Et de poursuivre que «dans le cas de l'affaire des trois élèves, l'OUDHLP n'agit que suite à des demandes de parents d'élèves outrés par les agissements de ces adolescents. N'oublions pas que nous sommes à Nador au Rif, une région connue pour être très conservatrice». Pour de nombreux militants des droits de l'Homme, il est incompréhensible qu'une association qui prétend défendre les libertés publiques soit la cause de l'arrestation des trois protagonistes de l'affaire des baisers. Mais c'est la triste réalité. Une réalité qui, sous d'autres cieux, aurait soulevé un tollé, mas qu au Maroc, n'est pas un cas isolé. Toujours dans la région du nord, à Taounate, les avocats de la ville avaient refusé de plaider, en première instance, en faveur de Mohamed El Baladi, un jeune marocain converti au christianisme.