Chakib El Khayari, président de l'Association Rif des droits de l'Homme (ARDH), a été transféré, jeudi matin par des gendarmes, de la prison de Taza vers celle Toulal de Meknès. Amine El Khayari, le frère de Chakib : «Nous avons été surpris par ce transfert, le troisième du genre après un premier de la prison d'Oukacha vers Meknès et puis vers Taza». mohamed el hamraoui Le militant rifain Chakib El Khayari président de l'Association Rif des droits de l'Homme (ARDH), a été transféré, jeudi matin par des gendarmes, de la prison de Taza vers celle de Toulal de Meknès, a-t-on apprits auprès de sa famille. Selon Amine Khayari, le frère de Chakib : «Nous avons été surpris par ce transfert, le troisième du genre après un premier de la prison d'Oukacha vers Meknès et puis vers Taza. Nous n'avons jamais été informés de ces transferts. Nous réitérons notre demande pour la libération de Chakib et son transfert immédiat vers une prison à Nador, Zayou ou Al-Hoceima en attendant sa libération». La famille qui a le soutien de l'AMDH a déclaré qu'elle rend responsable la délégation générale de l'administration pénitentiaire pour toute atteinte à la sécurité de Chakib. Samedi dernier, la section de l'AMDH à Taza a organisé un sit-in pour la libération de Chakib El Khayari. Le mois de janvier dernier, Human Right Watch (HRW) a demandé la libration de Chakib El Khayari, condamné à 3 ans de prison ferme et à une amende de 753.930 DH au profit de l'administration des Douanes, par la Cour d'appel de Casablanca. Chakib El Khayari avait été arrêté quelques jours après la diffusion sur la chaîne française M6 d'un reportage sur le trafic de drogue en partance de Nador dans lequel il dénonçait la complicité de certains responsables. Il avait affirmé que certaines des personnes, impliquées dans un réseau de trafiquants de drogue démantelé à Nador en janvier 2009, avaient pu «accéder à des postes importants au sein des institutions de l'Etat». El Khayari, a été arrêté le 17 février par la BNPJ et poursuivi pour «atteinte à corps constitués», «infraction au Code des changes» et «dépôt de fonds dans une banque étrangère sans l'autorisation» de l'Office des changes. Quelques jours après sa condamnation, quatre ONG marocaines avaient appelé à un procès équitable en Appel pour le président de l'Association Rif des droits de l'Homme. Selon l'Observatoire marocain des libertés publiques : «Lors du procès d'El Khayari, la cour n'a pas tenu compte de la demande de la défense de convoquer des témoins cités dans les procès-verbaux de la police et de vérifier les accusations formulées par le Parquet». Selon l'avocat d'El Khayari Me Mohamed Tarek Sbaï : «le procès n'a pas garanti à l'accusé un jugement équitable. Le droit de la défense a été bafoué. Le juge a rejeté tous les vices de forme (…). C'est un message que la justice veut envoyer à tous ceux qui veulent dénoncer la corruption».