L'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH) a appelé, mercredi 1er juillet, à la mise en liberté de Chakib Al Khayari et à lui garantir les conditions d'un procès équitable. Le tribunal de première instance de Casablanca a privé le président de l'Association Rif des droits de l'Homme (AFRH) des conditions d'un procès équitable. C'est ce qui ressort d'un communiqué du bureau national de l'OMDH rendu public mercredi 1er juillet. L'Organisation, qui a fermement dénoncé ce procès, a appelé à la mise en liberté immédiate de M. Al Khayari et à lui garantir un procès juste et équitable lorsque l'affaire sera soumise à la Cour d'appel. Le président de l'Association Rif des droits de l'Homme, Chakib Al Khayari, a été condamné, mercredi 24 juin, par le tribunal de première instance de Casablanca à trois ans de prison ferme. Le tribunal a également condamné le mis en cause, qui comparaissait en état de détention, à verser une amende de 753.930 DH au profit de l'administration des Douanes. Chakib Al Khayari était poursuivi notamment pour outrage aux autorités publiques et dépôt de sommes d'argent dans des banques étrangères sans l'autorisation de l'Office des changes. Le mis en cause avait été placé sous mandat de dépôt le 21 février dernier. «L'Organisation marocaine des droits de l'Homme dénonce fermement le verdict prononcé à l'encontre de Chakib Al Khayari, de trois ans d'emprisonnement et une amende dépassant les 750.000 DH. Le tribunal a poursuivi M. Al Khayari pour présentation d'informations à des parties étrangères à propos des institutions nationales, une infraction réprimée par le Code pénal et l'ouverture d'un compte bancaire à Méllilia sans autorisation de l'Office des changes selon la réglementation des changes en vigueur», indique le communiqué de l'OMDH. Le communiqué rappelle que l'OMDH a suivi de près l'arrestation du président de l'Association Rif des droits de l'Homme depuis le 18 février 2009 et a rendu public, par la suite, un communiqué appelant à sa mise en liberté. S'agissant du déroulement du procès, l'OMDH a noté que le Parquet général a adopté dans son intervention la mise en doute du patriotisme de Chakib Al Khayari. En outre, le tribunal n'a pas présenté, d'après le communiqué, les documents constituant les preuves de la culpabilité de M. Al Khayari en ce qui concerne la réception de commissions pour faire des campagnes médiatiques visant la mise en doute des efforts déployés par les autorités publiques. L'OMDH estime, ainsi, que le procès de Chakib Al Khayari a été caractérisé par un aspect politique sans garantir les conditions d'un procès équitable. De même, elle appelle à la mise en liberté immédiate de M. Al Khayari et à lui garantir les conditions d'un procès équitable. Contactée par ALM, Amina Bouayach, présidente de l'OMDH, a précisé que «la position de l'OMDH est claire. Nous estimons que le tribunal qui a condamné Chakib Al Khayari a fait d'un procès factuel tout un procès politique. Dans la mesure où le tribunal n'a pas apporté les preuves nécessaires à propos des accusations prononcées contre M. Al Khayari. Nous avons un problème réel avec la justice. Nous avons senti à la fois dans l'affaire de M. Al Khayari et dans l'affaire du procès intenté par la Libye contre les journaux que les tribunaux ne font plus d'effort à mettre en œuvre les conditions d'un procès équitable». «Le processus de démocratisation est malmené par la justice. Un processus pour lequel les Marocains ont payé très cher. J'appelle les autorités compétentes à faire très attention à ce point là», conclut Mme Bouayach.