On croyait l'affaire close depuis la condamnation de Jamal Zougam, le Marocain considéré par la justice espagnole comme un des auteurs des attentats perpétrés à Madrid en mars 2004. Mais, le dossier vient d'être rouvert en Espagne, car le fondement de la condamnation du jeune homme est remis en cause. Une nouvelle enquête a été ordonnée. La Cour provinciale de Madrid a ordonné l'ouverture d'une enquête sur les circonstances de la condamnation de Jamal Zougam, le Marocain mis en cause dans les attentats du 11 mars 2004 à Madrid, rapporte le site Libertad. Le but est de vérifier si effectivement les cartes SIM utilisées pour faire exploser les bombes ont été fournies au groupe terroriste par Zougam, ou si, au contraire, elles ont simplement été fournies lors d'une vente ordinaire. Pour rappel, Jamal Zougam est le seul à avoir été condamné par la justice espagnole pour avoir participé matériellement aux attentats de Madrid. Commerçant dans la capitale espagnole, l'homme est accusé d'avoir délibérément vendu, aux terroristes, les cartes téléphoniques leur ayant permis de déclencher les bombes. Condamné à 40 ans de prison en 2007, Zougam a toujours clamé son innocence dans cette affaire. D'ailleurs en 2012, celui avec qui il était associé dans son commerce, Mohamed Bakkali, avait reconnu que c'était lui qui avait vendu les fameuses cartes SIM et non Zougam. Mais la justice espagnole n'en avait tenu compte de ce témoignage. Condamnation sur de fausses bases ? Le dossier est aujourd'hui remis sur la table, car le fondement de la condamnation de Jamal Zougam est considéré comme remis en cause. En effet, la justice s'était basée les puces téléphoniques comme preuve, ainsi que sur le témoignage de deux Roumaines dont la véracité ne fait plus aujourd'hui l'unanimité. D'après la quatrième section criminelle de la Cour provinciale, l'enquête en cours devrait pouvoir clarifier ces différents points. De leurs côtés, les politiques espagnols disent ne vouloir qu'une seule chose, que la vérité soit rétablie. C'est notamment le cas de la secrétaire générale du Parti populaire (PP), María Dolores de Cospedal, qui a livré une conférence de presse, à ce propos, lundi 30 septembre, rapporte El Mundo. El Merabet purge encore sa peine au Maroc Les attentats de Madrid avait fait 191 morts au total. L'affaire avait suscité beaucoup d'émoi au sein de la société civile internationale. La justice espagnole était prête à punir tous ceux qui y étaient de près ou loin impliqués. Le dernier cas traité était celui d'Abdelaziz El Merabet. Il a pu être jugé par la justice marocaine - dans le cadre de la coopération maroco-espagnole – et condamné, en mars 2012, à huit ans de prison.