Une première en France : un homme reconnu coupable d'islamophobie a été condamné à la prison ferme. Il s'en était violement pris, en juin dernier, à trois femmes de la même famille, dont une qui portait le voile, avant de prendre la fuite. La justice française a rendu, vendredi, son verdict dans l'affaire concernant les trois femmes victimes, en juin dernier, d'une violente agression à caractère islamophobe. L'auteur des faits a, en effet, été condamné par le tribunal correctionnel d'Orléans à deux ans de prison, dont six mois ferme, rapporte le quotidien Le Monde. Les faits remontent au 14 juin dernier. L'agression a eu lieu lorsque les trois femmes, une mère et ses deux filles, circulaient en voiture à Saint-Jean-de-Braye, à proximité d'Orléans. Un homme qui roulait, selon le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), à «allure anormalement réduite» devant elles, s'était alors arrêté avant de descendre de son véhicule en direction des trois femmes. «C'est quoi ton problème sale arabe !?», leur aurait-il alors demandé. L'homme les aurait ainsi insultés à plusieurs reprises avant de s'en prendre physiquement à la conductrice, à sa mère qui portait le voile, ainsi qu'à la petite sœur âgée de 15 ans. Un déchainement de violence L'homme les a ensuite rouées de coups et pris la fuite avant l'arrivée des policiers sur les lieux de l'incident. «L'attaque a été si violente que les blessures et le traumatisme psychologique subis ont entraîné trois jours d'ITT pour la conductrice, cinq jours d'ITT pour la mère et deux jours d'ITT pour l'adolescente», souligne le CCIF. «Ce sont des faits très graves qui vont au-delà des seuls jours d'interruption temporaire de travail», a estimé le procureur de la République dans ses réquisitions. «C'est un véritable déchaînement d'insultes et de violence, un passage à tabac en bonne et due forme», a-t-il ajouté. Le mis en cause a, lui, reconnu les violences physiques qu'il a fait subir aux trois victimes. Il a, toutefois, nié une partie des insultes, affirmant également souffrir de schizophrénie. Satisfaction Le CCIF, qui s'était constitué partie civile dans l'affaire, n'a pas manqué de souligner l'intérêt d'une telle condamnation en France. «Il est certain que six mois fermes ne vont pas couvrir le préjudice subi, mais il y a quand même la satisfaction qu'après une dizaine d'agressions sur le territoire français, on mette enfin des agresseurs hors d'état de nuire», a confié Lila Charef, responsable juridique pour le CCIF, contactée par Reuters. Outre 24 mois d'emprisonnement, dont six ferme, l'homme, devra également verser une amende de 500 euros à chacune des trois femmes, pour préjudice moral. Il a également écopé d'une mise à l'épreuve de deux ans.