Ce n'est pas le premier incident de ce genre à Vigneux-sur-seine (91) et certainement pas le dernier. Au début du mois d'octobre, trois jeunes musulmanes et le père de l'une d'entre elle ont été attaqués par une dizaine de personnes de confession juive à 500 mètres d'une synagogue, rapporte le Collectif contre l'Islamophobie. Très vite certaines associations juives sont montées au créneau et accusent les jeunes filles d'être les bourreaux et non les victimes. Le Collectif Contre l'Islamophobie (CCI) a publié un communiqué de presse hier dans lequel il revient sur les attaques des jeunes maghrébines. «L'une des jeunes filles interroge les autres : «Ils nous ressemblent, est-ce que ce sont des arabes comme nous ?». Sa cousine, âgée de 17 ans, de lui répondre : «Ce ne sont pas des arabes. Ce sont des juifs. Ils nous ressemblent, mais ils n'ont pas la même religion que nous.» Voilà que l'explication tout à fait anodine va aboutir à un véritable déchainement de haine à son encontre», explique le CCI. Le groupe de personnes de confession juive entend les propos et ne les apprécie guère. Il s'en prend très vite aux jeunes filles. Un homme grand et fort sort de la bande et se jette sur la jeune mineure, la tire par les cheveux, la met à terre et lui donne de violents coups de pieds. Le père entend les cris de la jeune femme, arrive pour la secourir et lui aussi est frappé. Les agresseurs finissent par se sauver et les victimes se dirigent vers le commissariat pour porter plainte, puis se rendent à l'hôpital pour se soigner. Les bourreaux sont devenus victimes Mais le comble dans cette histoire, souligne le CCI est que certains médias juifs se sont emparés de l'histoire mais ont totalement inversé les faits. Les bourreaux sont devenus les victimes et les victimes, les bourreaux. Sans oublier la Ligue de Défense Juive et le Bureau National de Vigilance contre l'Antisémitisme (BNVCA) qui en remettent une couche. Un communiqué du BNVCA condamne l'agression «antisémite commises par des groupes de jeunes filles décrites comme maghrébines, qui ont insulté, battu, blessé des membres de la communauté juive de Vigneux à la sortie de la synagogue» et qui étaient «identifiables du fait que les hommes avaient la tête couverte d'une kippa.» «Leurs provocations, leur haine des juifs, sont inacceptables et doivent être sanctionnées sévèrement». La synagogue qui n'a jamais existé Ce communiqué a été rédigé par le Président du BNVCA qui n'est autre que Sammy Ghozlan, réputé pour jeter de l'huile sur le feu en matière d'antisémitisme. D'ailleurs, il traîne de grosses casseroles derrière lui. L'un de ses plus grands tollés s'est produit en mars dernier. On est en plein Printemps Arabe. Ghozlan n'hésite pas à faire circuler une fausse rumeur concernant la destruction dans un incendie d'une synagogue à El Hamma dans le sud de la Tunisie. Petit problème : il n'y a jamais eu de synagogue à El Hamma. Une fausse information qui entraîne la colère de la communauté juive de Tunisie. Le Président de la communauté est obligé d'intervenir et de démentir la rumeur. Il déclarera à la presse française : «il faut faire très attention aux rumeurs. Des gens essaient de faire croire qu'il y a une volonté d'attaquer des synagogues. C'est faux. Nous ne sommes pas inquiets, nous n'avons pas demandé de renforts de sécurité au gouvernement parce que nous estimons qu'il n'y a aucune raison de le faire.» Le CCIF ne compte pas s'en arrêter là. L'association va porter plainte contre le BNVCA pour propos diffamatoires et islamophobes. Témoignages des jeunes filles agressées