L'association de MRE espagnole Itran annonce qu'elle va surveiller le comportement des compagnies maritimes qui font la liaison Espagne-Maroc cet été. Elle sera en particulier vigilante sur les prix des billets, la qualité des navires et la flexibilité des compagnies. «En dépit des amendes, certaines compagnies maritimes continuent de monopoliser le marché du transport maritime au sein d'un cartel», s'est alarmée l'association La Asociación de Amigos del Pueblo Marroquí (Itran), hier, mardi 11 juin. Elle réagit à l'annonce de la hausse des prix des billets des traversées entre l'Espagne et le Maroc à l'approche de la saison estivale qui concernera en premier lieu les Marocains résident en Europe qui choisissent de partir en vacances au Maroc par la route, comme chaque année. «Cela nécessite une intervention rapide de la Commission nationale de la concurrence pour protéger les droits des consommateurs», estime-t-elle. Début novembre 2012, la Commission Nationale espagnole de la Concurrence (CNC) a condamné, 14 transporteurs, regroupés en 6 compagnies, à 88,5 millions d'euros d'amende pour entente sur les prix. De 2002 à 2010, elles ont formé un cartel, c'est-à-dire qu'elles se sont entendues pour conserver les prix des traversées par ferries élevés au lieu de se faire concurrence. Prête à porter plainte La vigilance de l'association se portera également sur l'état des navires, annonce-t-elle dans un communiqué parvenu à l'agence EFE. Cette année, son avocat intentera des actions en justice contre tous les navires qui ne respecteront pas les normes d'hygiène et de sécurité. Elle demande que les autorités compétentes exigent une inspection des bateaux. L'association demande également à ce que les compagnies de ferrys ne vendent pas, cette année, plus de billets que les navires ne peuvent recevoir de passagers. Elle souhaite également que les jours de très forte affluence les billets puissent être échangés afin que les personnes qui arrivent en voiture prennent le premier navire qui quitte le port indépendamment de la compagnie à laquelle a été acheté le billet. Au-delà des recommandations et des critiques sous-jacentes, cette association de MRE reconnaît que le temps d'attente aux ports, en particulier grâce à l'ouverture du port de Tanger Med, a réduit le temps d'attente des MRE. Moins de passagers Comparativement aux années précédentes, les conditions de passage du détroit de Gibraltar devraient encore s'améliorer sous l'effet de la réduction du nombre de passagers. Depuis un, voire deux ans, le nombre de MRE à quitter leurs pays de résidence pour prendre des vacances au Maroc a globalement tendance à baisser. L'an dernier, cette baisse s'établissait à 14,2%. Cette année, la baisse devrait s'approfondir, bien que Commission mixte maroco-espagnole annonce encore près de 2 millions de voyageurs entre l'Europe et le Maroc. Le mot «crise» est «le mot le plus entendu et répété dans presque toutes les conversations des immigrants, car beaucoup ne considèrent même pas la possibilité de s'offrir des vacances», rappelle le politologue et journaliste marocain Mohamed El Morabet, basé à Madrid.