Un mois après la signature d'un accord visant à renforcer la collaboration policière entre le Maroc et l'Espagne, le chef de la police ibère vante l'aide du royaume chérifien dans le combat contre l'immigration clandestine. Mais est-ce vraiment une collaboration donnant-donnant? Face aux médias, agents de police, autorités et membres de la société civile, le directeur général de la sûreté nationale espagnole Ignacio Cosidó a loué l'aide du Maroc dans la lutte contre l'immigration illégale, lors du point de presse qu'il a donné à Sebta en marge d'une conférence organisée par la police fédérale (UFP) sur la sécurité et la cohésion sociale, rapporte l'agence de presse EFE. D'après le responsable, la coopération policière avec le Maroc se déroule au mieux, d'autant que l'immigration clandestine subsaharienne «est également devenue un problème pour le Maroc». Il faut dire en effet que les immigrants sont de plus en plus nombreux à tenter la traversée dans le détroit de Gibraltar avec pour but de rejoindre l'Espagne voisine. En janvier dernier, le directeur général de la sûreté nationale marocaine, Bouchaïb Rmail, et M. Cosido ont signé un accord pour la création d'équipes conjointes d'analyses et de coopération en matière de migration. L'objectif étant d'essayer de maitriser les flux migratoires et atténuer, voire stopper le phénomène de l'immigration clandestine. D'après les déclarations à la presse de M. Cosido, les choses vont bon train pour l'instant. A Sebta particulièrement, les autorités de la ville autonome ont lancé, en janvier dernier, un plan visant à modifier la structure de la frontière avec le Maroc. La nouvelle structure, dont l'initiative émane d'une collaboration avec la police chérifienne, devrait permettre de limiter les entrées des migrants illégaux. Le Maroc peut-il espérer l'aide de l'Espagne face à la menace terroriste ? Aujourd'hui, outre l'immigration clandestine, l'Espagne et le Maroc ont renforcé leur coopération policière en vue de lutter efficacement contre le trafic de véhicules volés, le trafic de drogue, la cybercriminalité, la criminalité transnationale organisée et le terrorisme. Mais il faut dire qu'en général, ces partenariats semblent toujours être plus au bénéfice de l'Espagne. Au moment où les autorités espagnoles peuvent rassurer leur population quant à la solidité du dispositif de surveillance mis en place conjointement avec le Maroc, on ne sait pas si cette coopération permettra également au royaume chérifien de bénéficier de l'aide espagnole afin de faire face à l'éventuelle menace terroriste qui pèse sur lui pendant cet été, conformément à l'alerte récente d'Interpol.