La visite de travail, la semaine dernière, en Espagne du directeur général de la Sûreté nationale, Bouchaib Rmail, s'avère finalement plus que fructueuse. Bouchaib Rmail et son homologue espagnol Ignacio Cosido ont en effet décidé la création d'un comité stratégique de police chargé, entre autres, de définir la feuille de route qui guidera la coopération sécuritaire entre Rabat et Madrid. La création de ce comité a été officialisée en marge du premier séminaire maroco-espagnol en matière de sécurité, tenu mercredi dernier à Cordoue en Espagne, sous le thème «Nouveaux défis, plus de coopération». D'ailleurs, ce séminaire auquel ont participé de hauts responsables sécuritaires des deux pays est le premier du genre entre les deux pays. Selon une déclaration conjointe, appelée «Déclaration de Cordoue» et rendue publique dimanche, ce comité stratégique s'occupera de fixer les priorités de l'action des services de sécurité des deux pays et d'adopter et évaluer les mesures nécessaires, afin de mettre en œuvre les lignes stratégiques de la coopération bilatérale. Parmi les fonctions de ce comité, qui sera coprésidé par les deux directeurs généraux, figure la définition de nouveaux domaines de coopération, en fonction des circonstances et de l'évaluation qui sera faite des mesures prises. Le comité stratégique tiendra, une fois par an, une réunion ordinaire alternativement dans l'un ou l'autre pays ainsi que des réunions extraordinaires à la demande de l'un des deux directeurs généraux. La «Déclaration de Cordoue» revient également, mais sans détails, sur la coopération entre les deux pays basée sur un agenda commun de l'action sécuritaire face aux défis et risques actuels, notamment la lutte contre le terrorisme, l'immigration irrégulière, y compris la traite des êtres humains, le crime organisé, la cybercriminalité et le blanchiment d'argent. Pour rappel, le Maroc et l'Espagne avaient inauguré en mai 2012 deux centres de coopération sécuritaire basés l'un au port de Tanger-Med et l'autre au port d'Algésiras en Espagne. Les deux centres sont actuellement gérés par des équipes mixtes de la gendarmerie royale et de la sûreté nationale, et de la garde civile et de la police nationale espagnoles. La coopération entre Rabat et Madrid a été manifeste à plusieurs reprises durant ces dernières années. A côté de la lutte contre l'immigration clandestine, le trafic de drogue et le crime organisé, les polices des deux pays avaient joint leurs efforts durant les actes terroristes qui ont frappé les deux pays depuis le 16 mai 2003: échanges d'informations, travail de renseignement, et surtout des équipes d'experts espagnols qui enquêtaient côte à côte avec leurs homologues marocains sur les scènes des attentats.