Dans moins de 48 heures, le monde entier célèbrera la fête du travail. Au Maroc, les syndicats organisent habituellement des manifestations qui s'annoncent très tendues cette année. Une fois de plus, le gouvernement Benkirane est mis en cause. Le gouvernement vient de s'attirer les foudres des syndicats nationaux en annulant le round du dialogue social prévu samedi 27 avril dernier. Cette rencontre devait réunir les membres de l'Exécutif et les principales centrales syndicales du pays, à savoir l'Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), la Fédération démocratique du travail (FDT), l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM). Dans un communiqué, l'équipe gouvernementale dit avoir annulé cette réunion suite au refus de plusieurs centrales syndicales d'y prendre part, «pour diverses considérations». Mais en réalité, «tous les syndicats ont boycotté cette rencontre», révèle à Yabiladi.com, Brahim Karfa, Secrétaire national à l'UMT. «Nous par exemple avons reçu l'invitation jeudi pour discuter samedi sur un ordre du jour vide», explique-t-il. En effet, pour cette rencontre, le Premier ministre avait demandé aux secrétaires généraux des syndicats de lui soumettre les revendications urgentes ainsi que les différends en suspens. «Nous avons pourtant fait de nombreuses revendications qui ne sont pas méconnues du gouvernement», fait remarquer la même source. La démarche du gouvernement n'est pas du goût des syndicalistes. Pour eux, M. Benkirane essaye de «gagner du temps» et fuit «le dialogue ainsi que les négociations sur les revendications des centrales syndicales». Les ponctions sur salaires irritent les greffiers Actuellement, les syndicats sont décidés à mener leur combat jusqu'au bout. Le 31 mars dernier, des milliers de travailleurs sont descendus dans les rues de Rabat sous l'impulsion du FDT et du CDT, dénonçant l'indifférence du chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane. A moins de 48 heures du 1er mai, la fête du travail se déroulera dans une ambiance plutôt électrique. Plusieurs syndicats envisagent de battre le pavé une fois de plus, avec plusieurs revendications, telles l'abrogation de l'article 488 du code pénal qui prévoit une peine d'emprisonnement à l'encontre des travailleurs grévistes. De leur côté, les greffiers en veulent à Mustapha Ramid, leur ministre de tutelle. Ils dénoncent les ponctions sur salaires opérées par le ministère. Ainsi, ils se préparent pour la grève qu'ils organisent la veille de la fête, mardi 30 avril, sous l'égide du syndicat démocratique de la justice (SDJ), affilié au FDT, rapporte L'Economiste. L'UMT ayant, pour sa part, le souci de «mieux se faire entendre», attendra l'après-fête pour mener son action. Le FDT et le CDT, quant à eux, ont promis une «grève nationale et générale» si le gouvernement ne réagit pas à leurs evendications.