Aux Etats-Unis, l'étau se resserre sur le Polisario. Le lobbying visant à classer le mouvement séparatiste comme une organisation terroriste porte ses fruits. Après le député Joe Wilson, le Washington Post, au tour d'un think-tank américain de plaider contre le Polisario. Après les déclarations du député Joe Wilson et l'article du Washington Post, c'est au tour de la «Foundation for Defense of Democracies (FDD)», un think-tank basé à Washington, de se pencher sur les relations entre le Front Polisario, le régime iranien et ses alliés dans le monde arabe, notamment le Hezbollah libanais, ainsi que le rôle de l'Algérie dans cette dynamique complexe. Selon le FDD, «la présence de combattants du Polisario en Syrie, soutenant le régime déchu de Bachar Al-Assad avec l'appui de Téhéran, illustre son rôle d'allié de l'Iran. En 2020, les Etats-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, rejetant ainsi les revendications séparatistes du Polisario», écrit le centre de recherche, proche des cercles néo-conservateurs américains. Le FDD rappelle qu'en 2018, le Maroc a accusé Téhéran de fournir un soutien financier et logistique au Polisario via le Hezbollah. «Ce mois-ci, le Hezbollah a envoyé des missiles sol-air SAM9, SAM11 et Strela au Polisario avec la complicité de l'ambassade d'Iran à Alger», avait déclaré le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Suite à cette révélation, Rabat a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran. Le rapport du FDD souligne également que «l'Algérie finance, arme, et délivre des passeports aux membres du Front Polisario, tout en hébergeant ses dirigeants dans les camps de réfugiés de Tindouf, près de la frontière marocaine. Le Polisario bénéficie d'un soutien majeur du régime algérien, qui l'utilise pour faire pression sur le Maroc». Un appel à Trump pour un consulat à Dakhla Dans son plaidoyer pour classer le Front Polisario comme organisation terroriste aux Etats-Unis, le FDD rappelle qu'«en novembre 2024, le Polisario a lancé des roquettes lors de la commémoration de la "Marche verte" de 1975 au Maroc, les projectiles atterrissant près de la frontière algérienne. Les médias marocains ont rapporté que "l'attaque du Polisario a été lancée depuis le territoire algérien"». Des tirs similaires ont été signalés en octobre et novembre 2023 à Es-Smara. «Les liens du Polisario avec des groupes extrémistes sont profonds. Adnan Abu al-Walid al-Sahrawi, un djihadiste notoire et ancien émir de l'Etat islamique au Sahel, a occupé un poste important au sein du Polisario. Il a été tué par les forces françaises au Mali en 2021. Son parcours illustre comment Tindouf est devenue un terreau fertile pour les organisations militantes extrémistes et un centre de recrutement djihadiste transfrontalier pour Al-Qaïda au Maghreb islamique et l'Etat islamique», affirme le think-tank américain. Le FDD a également exhorté Washington à ouvrir un consulat à Dakhla, conformément à la déclaration du président Donald Trump lors de son premier mandat, le 10 décembre 2020. Pour mémoire, le 25 décembre 2020, le Département d'Etat américain avait annoncé avoir entamé le processus de création d'un consulat au Sahara. Le 10 janvier 2021, l'ancien secrétaire d'Etat adjoint David Schenker et le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita avaient visité des sites potentiels pour abriter le consulat américain à Dakhla. Le budget 2026, qui sera placé sous le signe de la rigueur, n'a pas encore été adopté par le Parlement américain, ce qui laisse en suspens l'allocation de fonds pour l'ouverture éventuelle d'un consulat à Dakhla. Après la publication de l'article du Washington Post, le Polisario, sous pression, a accusé le Maroc et ses lobbies de mener «une campagne de désinformation et de distorsion contre le peuple sahraoui».