Le deuxième Forum des présidents des commissions des Affaires étrangères des parlements africains se tient, ce jeudi au siège à la Chambre des représentants au Maroc, avec la participation de plus de 40 pays du continent. Les délégations abordent les questions de stabilité et de sécurité durable, en capitalisant sur l'édition inaugurale de ce rendez-vous qui se veut périodique. Autour des thématiques de la stabilité et de la sécurité à dimension continentale, le Forum des présidents des commissions des Affaires étrangères des parlements africains tient sa deuxième édition, ce jeudi 20 février à la Chambre des représentants au Maroc. Avec la participation de plus 40 pays, cette rencontre a vocation à renforcer la coordination entre les représentations présentes, à partir de deux axes : «Médiation et coexistence : construire une Afrique résiliente aux conflits» et «l'Intégration économique et corridors de développement : une réponse aux défis de la paix en Afrique». L'ouverture des travaux a connu la présence du président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, ainsi que de la présidente de la Commission des Affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques, des affaires de la migration et des MRE, Salma Benaziz. Celle-ci a noté que cette édition se tenait «à un moment particulièrement sensible pour notre continent, où nous assistons à une recrudescence des conflits internes et régionaux, à l'émergence de tendances séparatistes rebelles et à l'exacerbation des tensions politiques». Ces constats «confirment une fois de plus l'impérieuse nécessité de renforcer la coordination et la concertation entre les pays et les parlements africains, et de trouver des solutions efficaces pour résoudre les conflits, compte tenu des spécificités de nos sociétés et de notre culture authentique», a souligné la présidente de commission. «Notre continent est caractérisé par l'imbrication de ses questions politiques avec les conditions sociales, les spécificités ethniques et tribales, ce qui nous oblige à adopter des approches fondées sur le dialogue et la médiation, et à revenir à des solutions africaines qui reflètent notre identité et notre réalité.» Salma Benaziz Relever le défi de la durabilité En effet, le président du Parlement marocain a mis l'accent sur le caractère commun des défis et des crises auxquels le continent reste confronté depuis des années, malgré «les réalisations à plus d'un niveau, notamment dans les domaines institutionnel et économique». Dans ce sens, Rachid Talbi Alami a affirmé que l'espoir d'une «renaissance africaine réalisable» existe et se concrétisera par une union continentale efficiente. «L'un des indicateurs de cet espoir est que malgré les circonstances objectives et le contexte international défavorable, notre continent atteindra un taux de croissance estimé à 4,3% en 2025, contre 3,7% en 2024, et que 24 pays africains auront un taux de croissance supérieur à 5%», a souligné Rachid Talbi Alami. «Les avancées réalisées au niveau économique continental et au niveau du renforcement institutionnel ne doivent nous faire oublier ni l'ampleur des défis majeurs auxquels notre continent est confronté, ni les indicateurs sociaux et environnementaux préoccupants qui impliquent des conditions défavorables au décollage économique espéré et à la cohésion sociale nécessaire à la stabilité.» Rachid Talbi Alami Dans le même registre, le ministre marocain des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger a affirmé le rejet par le Maroc de «l'opportunisme et les faux dirigeants qui s'autoproclament et croient pouvoir réduire les pays africains à des suiveurs obéissants». Le royaume «fait confiance au potentiel de l'Afrique, contrairement au pessimisme de beaucoup, et voit des opportunités en Afrique, où beaucoup ne voient que des problèmes, et préfère des solutions durables, tandis que d'autres se satisfont de solutions faciles», ajouté Nasser Bourita. Pérenniser la stabilité par la coopération sud-sud A ce titre, le chef de la diplomatie a salué «le rôle pionnier joué par les commissions des affaires étrangères des parlements des pays africains pour consolider les liens de coopération entre les pays du continent, afin de resserrer les rangs». Dans ce sens, il a souligné que le Maroc mettait «ses capacités et ses ressources au service des intérêts du continent, dans le cadre de la coopération Sud-Sud en tant que mécanisme efficace pour atteindre les objectifs de développement durable, avec une vision stratégique globale basée sur le renforcement des capacités dans tous les domaines, la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité, et le soutien à l'intégration économique». Dans le domaine de l'énergie, Bourita a évoqué «le gazoduc atlantique africain, qui reliera le Nigeria au Maroc via 13 pays d'Afrique, sur 6 890 km, pour un investissement global de plus de 25 milliards de dollars». Par ailleurs, il a mis l'accent sur «l'importance centrale que le Maroc accorde à la dimension humaine dans sa coopération avec les pays africains frères», avec une «priorité à la mise en œuvre de projets concrets au bénéfice des populations, dans les secteurs de l'éducation, de la santé, du développement humain», entre autres. La première édition du Forum des présidents des commissions des Affaires étrangères des parlements africains s'est tenue au Parlement marocain à Rabat, en juillet 2023, sous le thème «La coopération parlementaire africaine dans le contexte des défis actuels». A l'issue de cette rencontre inaugurale, les délégations participantes ont adhéré à une Déclaration soulignant «l'unité et l'intégration du continent africain». La parties prenantes s'étaient également engagées «en faveur de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des Etats africains». La dynamique de cette coopération parlementaire au niveau continental trouve sa continuité dans cette deuxième édition, dans la logique des principes de cette déclaration, appliqués à la réflexion sur les questions de la stabilité durable.