Nouveau rebondissement dans l'affaire Comarit. La compagnie est en plein redressement judiciaire et selon la presse nationale, son personnel aurait décidé de renoncer à 50% des arriérés de salaires pour la reprise des activités. Mais d'après le syndicat UMT, les marins ne sont pas concernés, puisqu'ils n'ont même pas été «consultés». «Suite à un accord commun avec le PDG de la compagnie, Ali Abdelmoula, le personnel de Comarit a abandonné la moitié de leur solde cumulé», rapporte le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition de mardi matin. D'après la même source, le délégué du personnel de la Comarit, Mohamed El Kandouchi, aurait confirmé cela, expliquant que cet «accord a été le document saillant du dossier déposé auprès du tribunal pour décrocher la mise en redressement judiciaire» en juillet dernier. Le 21 février dernier, la compagnie a obtenu l'accord du tribunal et est à même de reprendre ses activités, mais cela traine. A entrendre parler du personnel, l'on pourrait immédiatement penser à l'ensemble des marins qui ont vécu dans des conditions plus que déplorables, abandonnés pendant des mois aux ports de Sète en France, d'Almeria et Algésiras en Espagne. Mais «non ! Il s'agit du personnel administratif», indique à Yabiladi Brahim Karfa, secrétaire national de l'UMT. «Les marins n'ont eu aucune proposition» Selon M. Karfa, «les marins n'ont eu aucune proposition, ils n'ont même pas été consultés par la direction de la Comarit». Mercredi dernier, le responsable syndicaliste nous indiquait qu'après un entretien téléphonique avec Ali Abdelmoula, il est question que ce dernier le contacte pour qu'ils aient une rencontre. Celle-ci devrait permettre de clarifier les choses quant au sort des hommes de mer. Mais «jusqu'à ce jour, nous n'avons pas eu la rencontre. Depuis que j'appelle, il ne décroche pas», confie avec déception Brahim Karfa. Et si M. Abdelmoula proposait également aux marins de renoncer à une partie de leurs arriérés de salaires ? Difficile de répondre pour le syndicaliste. «Si cela s'avère sûr que la Comarit reprendra ses activités, on trouvera le moyen de s'entendre», avance M. Karfa. Cependant, il estime que «s'il n'y a pas de pourparlers, les propositions n'aboutiront à rien». A noter qu'il serait très difficile pour la compagnie de redémarrer concrètement son exploitation sans ses marins. La Comarit y arrivera-t-elle? Il faut dire que les déboires de la Comarit ont négativement impacté l'ensemble du secteur du transport maritime marocain, alors que celui-ci traversait déjà une crise. Dans une interview accordée au quotidien L'Economiste, Mohamed Karia, PDG d'IMTC, l'une des rares compagnies marocaines qui résistent encore à la crise, regrettait que l'Etat n'ait pas injecter des fonds pour sauver la compagnie d'Abdelmoula. Il a également tirer la sonnette d'alarme indiquant que si le gouvernement ne fait rien pour le secteur, il n'y aura plus de bateaux marocains battant pavillon dans cinq ans. De son côté, la Comarit se tient à carreau des médias. Pas moyen d'avoir des informations directement. Avant fin juin prochain, la compagnie devra déposer un plan de redressement performant. A défaut, elle sera contrainte au dépôt de bilan.