Les barrages à usage agricole au Maroc affichent un volume de retenue de 3,9 milliards de m³, soit un taux de remplissage de 28%, a déclaré Ahmed El Bouari, ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, mardi devant la Chambre des conseillers. Face aux défis hydriques, 713 millions de m³ ont été alloués aux grands périmètres irrigués, permettant des opérations d'irrigation, notamment à Loukkos, Gharb, Moulouya, Tafilalet et Ouarzazate, tandis que la zone de Tadla enregistre une irrigation limitée. Toutefois, dans les périmètres de Doukkala, Al Haouz et Souss-Massa, l'irrigation reste suspendue, en attendant une amélioration des réserves d'eau. Pour atténuer le déficit hydrique, le ministère a instauré plusieurs mesures, telles que la préservation des cultures pérennes, l'autorisation temporaire de pompages selon les ressources souterraines disponibles, et le suivi rigoureux des niveaux d'eau dans les barrages. Des ajustements des dotations hydriques et des programmes de cultures, particulièrement dans le bassin d'Oum Errabiâ, sont également en cours. Par ailleurs, des efforts ont été intensifiés pour développer des infrastructures de dessalement. Selon le ministre, ces initiatives visent à mobiliser 1,7 milliard de m³ d'eau dessalée, à la fois pour l'approvisionnement des villes côtières et pour réduire la pression sur les ressources conventionnelles en faveur de l'agriculture. À titre d'exemple, la station de Dakhla, avec une capacité annuelle de 37 millions de m³, est achevée à 70%, tandis que celle de Casablanca (300 millions de m³) prévoit 50 millions de m³ destinés à l'irrigation. D'autres projets de grande envergure sont en préparation à Tanger, Rabat, Souss-Massa, ou encore dans l'Oriental. En parallèle, des stations de taille moyenne verront le jour à Guelmim, Boujdour et Tan-Tan. Malgré ces initiatives, le ministre a souligné que le secteur de l'irrigation demeure le plus touché par les restrictions, l'eau agricole étant mobilisée en dernier lieu après la satisfaction des besoins en eau potable et des autres usages prioritaires.