Le groupe Agence française de développement (AFD) va désormais investir au Sahara, a annoncé son directeur général, Rémy Rioux, qui compte se rendre prochainement dans les provinces du sud du Maroc. «Le groupe AFD va désormais investir au Sahara, trait d'union entre le Maroc et ses pays voisins. Je me rendrai prochainement à Laâyoune et à Dakhla à la rencontre des populations locales», a affirmé le responsable, dans une interview à la MAP. Par la même occasion, Rémy Rioux a souligné que cette décision était confortée par l'approche «tout Afrique» que l'AFD estime avoir en commun avec le Maroc. «Nous avons en commun une approche tout Afrique, pour promouvoir la coopération régionale», a souligné le DG de l'AFD, qui considère le rayonnement du royaume à l'échelle continentale comme une «force motrice» pour soutenir les transitions à l'œuvre dans le continent. Il a ainsi cité l'axe Atlantique pour renforcer la coopération portuaire, l'engagement de Rabat pour une Afrique pionnière en matière d'économie bleue durable, la sécurité alimentaire, avec le lancement de la plateforme Agrifinance, portée par le groupe OCP et soutenue par l'AFD, en vue de financer la transformation locale des chaînes de valeur agricoles dans le continent, ou encore la coopération muséale autour du partenariat avec la Fondation nationale des musées (FNM), pour favoriser l'ouverture de la Fondation sur le continent et les échanges d'expertises au bénéfice de plusieurs pays africains. Rémy Rioux a également évoqué d'autres modèles de coopération, notamment dans le domaine du sport ou encore de la formation professionnelle, où le Maroc a joué un rôle pionnier et fait essaimer des initiatives innovantes dans nombre de pays d'Afrique. Dans la perspective d'accompagner le partenariat d'exception renforcé entre le Maroc et la France, le DG de l'AFD a souligné que la récente visite d'Etat au royaume du président français Emmanuel Macron a permis de réaffirmer «notre engagement pour écrire ensemble, et pour les 30 prochaines années, le livre nouveau des relations entre nos deux pays, en investissant sur la trajectoire de développement durable de l'ensemble du territoire du Royaume, en échangeant nos expériences de développement, et en joignant nos forces sur tout le continent africain». Pour l'AFD, a-t-il précisé, cette ambition s'est traduite par la signature de six déclarations d'intention avec le gouvernement marocain, représentant un montant de plus de 900 millions d'euros sur les cinq prochaines années, dans une logique de co-investissement. «Dans la continuité des approches promues par les autorités marocaines, notre Groupe va notamment soutenir directement les régions de Casablanca-Settat et de Guelmim-Oued-Noun, pour contribuer au développement inclusif et durable de ces territoires», a-t-il notamment indiqué. Et d'ajouter que l'AFD renforcera davantage son action en travaillant de concert avec l'OCP, avec lequel «nous venons de signer un accord de partenariat dont nous sommes très fiers» pour soutenir la décarbonation et la résilience de l'économie marocaine et, plus largement, du continent africain. Mettant en avant les secteurs privilégiés dans le cadre du partenariat maroco-français, le DG de l'AFD a cité en premier lieu la préservation des ressources naturelles qui constitue «l'un des défis majeurs des prochaines années, pour de nombreux pays, dont le Maroc». Il a assuré, à cet égard, que la lutte contre le stress hydrique sera au centre des interventions du groupe, à travers le soutien à la stratégie nationale de l'eau. «Nous travaillerons également pour étendre notre appui à la gestion durable des forêts dans de nouveaux territoires, comme le massif du Toubkal, et continuerons à soutenir la promotion d'une agriculture durable et résiliente», a-t-il dit. Il a ajouté que l'inclusion socio-économique des jeunes et des femmes fait également partie des priorités d'action de l'AFD avec le Maroc, à travers l'accompagnement des grandes réformes sociales dans le royaume. La troisième priorité est de soutenir la relance économique par l'investissement privé et les initiatives entrepreneuriales. Pour y contribuer, a-t-il précisé, l'ensemble des composantes du groupe – AFD, Proparco et Expertise France - aux côtés de STOA et de Bpifrance, s'associent au Fonds Mohammed VI pour l'Investissement pour la création de «l'Accélérateur d'Investissements Maroc-France». «Enfin, la transition énergétique demeure évidemment l'une des priorités phares de notre partenariat, en poursuivant notre soutien pour la recherche et le développement de technologies d'avenir, comme l'hydrogène vert et les mobilités durables», a-t-il conclu. Le Maroc est le premier pays partenaire du groupe AFD dans le monde. Depuis trente ans, le groupe a investi plus de 7 milliards d'euros pour accompagner les réformes et les investissements innovants définis et portés par les acteurs publics et privés marocains.