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Sahara-CIA files #18 : Le Maroc a menacé du recours à la force en cas de retrait soudain de l'Espagne
Publié dans Yabiladi le 19 - 08 - 2024

En mai 1975, le Maroc a menacé de recourir à la force si l'Espagne se retirait unilatéralement du Sahara. Cette option a été envisagée par le roi Hassan II, anticipant toute collusion entre l'Espagne et l'Algérie, soutien de taille pour les séparatistes de la région.
En 1975, un éventuel retrait soudain de l'Espagne du Sahara a fait craindre au Maroc que le royaume ibérique remette les clés de la souveraineté au Front Polisario et à l'Algérie. Par anticipation, Rabat a menacé de recourir à la force.
Cette année-là, un document de la CIA en date du 31 mai, déclassifié en décembre 2016, indique que «l'annonce par l'Espagne de son intention d'accélérer la fin de la colonisation du Sahara a suscité la stupéfaction du Maroc». En effet, Rabat a redouté qu'en se retirant de la région, Madrid «accorderait l'indépendance» au Polisario, «avant de parvenir à un règlement politique acceptable» pour la partie marocaine.
Le document fait référence à une déclaration publiée par le Maroc le 26 mai 1975, dans laquelle le royaume «a exprimé son étonnement face à la déclaration de Madrid», suggérant l'hypothèse d'«un transfert unilatéral de la souveraineté sur le Sahara par l'Espagne, si les autres parties – le Maroc, la Mauritanie et l'Algérie – tardent à parvenir à un accord».
Dans ce contexte, l'Espagne a d'ailleurs appelé les Nations unies «à des négociations entre toutes les parties», en avertissant que «si aucune mesure n'était prise, Madrid fixerait une date pour un retrait unilatéral».
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De son côté, le Maroc a mis en garde sur la possibilité d'«un recours à la force, s'il le faut, pour défendre ses revendications sur le Sahara espagnol». Lors de pourparlers avec des responsables américains, la partie marocaine a d'ailleurs confirmé ses «soupçons quant à une collusion entre l'Espagne et l'Algérie, qui soutient un parti indépendantiste» au Sahara.
Le Maroc opposé à l'inclusion de l'Algérie aux négociations
La CIA a noté que «même si Rabat s'est toujours opposée à l'implication de l'Algérie dans toute négociation de règlement», le Maroc pourrait changer d'avis, «ne serait-ce que pour empêcher un retrait rapide de l'Espagne». Alger, «qui insiste sur son inclusion dans toute négociation, devrait soutenir le principe d'autodétermination pour les Sahraouis», ajoute le document.
«En fin de compte, l'Algérie pourrait être prête à accepter moins que cela afin d'éviter une confrontation avec le Maroc», suggèrent les renseignements américains, estimant que «la déclaration de Madrid n'indique pas nécessairement son retrait anticipé» du Sahara. «L'Espagne n'a donné aucune indication sur le temps qui lui y resterait, ni à qui le pouvoir serait transféré en cas de retrait unilatéral», souligne la CIA.
Dans ce sens, les renseignements américains ont considéré que la déclaration espagnole «aurait visé à exhorter le Maroc, la Mauritanie et l'Algérie à régler leurs différends et à entamer des négociations sérieuses». En octobre 1975, un autre document adressé par la CIA à Henry Kissinger, en sa qualité de conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, n'a pas exclu l'existence de «projets marocains d'invasion du Sahara espagnol».
Quand Kissinger «révélait» aux Espagnols que Hassan II préparait une attaque armée au Sahara
Selon cette missive, le roi Hassan II a mené «une politique à haut risque concernant le Sahara espagnol, depuis un certain temps». Elle rappelle qu'en août 1975, le souverain «a réaffirmé son intention d'acquérir la société espagnole Sahaya avant la fin de l'année». «A ce moment-là, il a promis d'attendre un avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) concernant les revendications maroco-mauritaniennes sur le territoire, mais il a peut-être décidé d'agir plus tôt, voyant la faiblesse de l'Espagne», note la même source.
La surprise de Hassan II
La Central Intelligence Agency a confirmé le roi Hassan II avait le soutien de la majorité des Marocains concernant le dossier du Sahara. Pour autant «l'éventuel échec du pari militaire pourrait confronter [le Maroc] à un grave problème, le rendant vulnérable à un coup d'Etat».
«Rabat n'attend une résistance efficace que de la part d'environ 5 000 soldats espagnols au Sahara, des unités de l'armée de l'air espagnole basées aux îles Canaries et éventuellement de forces terrestres algériennes. Si les Marocains doutent que l'Algérie intervienne militairement, le Maroc l'a bien annoncé. Il existe cependant des preuves que d'autres forces arabes arrivent au pays.»
Document déclassifié de la CIA
Contrairement aux prévisions de la CIA, le roi Hassan II a finalement attendu l'avis de la CIJ. Le jour-même, le 16 octobre 1975, il a prononcé un discours diffusé sur la télévision nationale, annonçant la prochaine Marche verte vers le Sahara.
Maroc : Les conséquences de la Marche verte sur le Polisario [documentaire]
Le 5 novembre 1975, Hassan II s'est adressé aux volontaires avec ces mots :
«Cher peuple, demain, par la volonté de dieu, tu pénètreras les frontières. Demain commencera la Marche, par la volonté divine. Demain, tu fouleras une terre qui est la tienne. Vous toucherez un sable qui est le vôtre. Vous embrasserez un territoire de votre cher pays.»
Discours du roi Hassan II
Le 9 novembre de la même année, le souverain a appelé les participants à repartir, pour entamer les négociations. Le 14 du même mois, celles-ci ont abouti à la signature de l'Accord de Madrid. En vertu de ce traité, l'Espagne a renoncé à la partition du Sahara entre le Maroc et la Mauritanie.


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