Le pari de l'Algérie et du Polisario sur le dernier sommet de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC), organisé au Zimbabwe, s'est révélé un échec. Détails. La Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC) a clos son sommet ordinaire, tenu les 17 et 18 août au Zimbabwe. A rebours des espoirs de l'Algérie et du Polisario, les Etats membres de ce groupement régional ont ignoré la question du Sahara occidental. En témoigne le communiqué final, de quatre pages, publié à l'issue du conclave qui a pourtant réservé un paragraphe à l'agression israélienne sur Gaza. Le Polisario et l'Algérie ont tenté de faire du sommet de la SADC à Harare au Zimbabwe, une tribune pour dénoncer la présence du Maroc au Sahara et par la même occasion glaner quelques succès sur la scène africaine. Quatre jours avant l'ouverture du conclave, Brahim Ghali a adressé un message écrit au président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, un allié traditionnel du mouvement séparatiste, dont le pays accueillait le sommet. De son côté, l'Algérie a saisi la commémoration du 44e anniversaire de la création de la SADC pour plaider les positions du Polisario lors d'une cérémonie organisée par le ministre des Affaires étrangères, samedi à Alger. Dans une allocution devant les ambassadeurs de ce groupement régional, Ahmed Attaf s'est félicité de «la solidarité collective constante» des membres de la SADC et de son pays «envers nos frères et sœurs au Sahara occidental, dernière colonie d'Afrique à laquelle on refuse encore son droit inaliénable à l'autodétermination». Un message visiblement ignoré par les participants au sommet de Harare. Revers pour l'Algérie et le Polisario La déception des deux alliés concernant les résolutions du sommet de Harare est bien visible dans leurs médias. L'agence de presse du Polisario a ainsi fait l'impasse sur le communiqué final du sommet de la SADC, alors que SPS a déjà salué les soutiens réitérés des présidents du Zimbabwe et de la Namibie au Front, exprimés dans leurs discours respectifs, mais sans citer d'autres messages de solidarités envers le «peuple sahraoui» signés par les autres alliés de la «RASD» lors du dernier sommet de la SADC. Pour rappel, l'appui de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe aux positions du Polisario a toujours été une évidence. Le groupement régional a même organisé, en mars 2019 en Afrique du sud, une conférence ministérielle africaine pour plaider «l'organisation d'un referendum au Sahara occidental». Mais depuis cette réunion, le Maroc a réalisé une nette percée au sein de la SADC. En décembre 2019, la République des Comores inaugurait un consulat à Laayoune, ouvrant ainsi la voie aux autres membres de la SADC, qui souhaitent s'émanciper de la tutelle diplomatique de l'Afrique du sud. Le 27 octobre 2020, la Zambie, qui reconnaissait autrefois la «RASD», et Eswatini ouvraient le même jour leurs représentations diplomatiques, respectivement à Dakhla et Laayoune. La République démocratique du Congo avait pris la même décision en décembre 2020 en jetant l'ancre à Dakhla. Le Malawi s'engageait, le 21 juin 2021, dans cette dynamique en inaugurant un consulat à Laayoune. Une dynamique qui a considérablement fragilisé le soutien de la SADC au Polisario.