Après avoir reporté à une date ultérieure la 5e édition du sommet arabo-africain, Riyad a accueilli, ce vendredi 10 novembre, le 1er sommet saoudo-africain. Un projet que l'Arabie saoudite avait annoncé en 2020 à Addis-Abeba, en marge de la Conférence des chefs d'Etats de l'Union africaine. Une importante délégation marocaine, conduite par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a pris part à cet événement international. Comme prévu, le Polisario n'y était pas convié. Le royaume wahhabite défend, en effet, la marocanité du Sahara occidental. Une absence qui n'a pas empêché les principaux alliés du Front en Afrique de faire le déplacement pour participer à la réunion de Riyad. Ainsi, l'Afrique du sud était représentée par son vice-président, Paul Mashatile, et la ministre des Affaires étrangères, Naledi Pandor, annonce la présidence sud-africaine sur son site. Le Mozambique et la Tanzanie étaient également présents. Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, était bien visible avec sa traditionnelle écharpe aux couleurs de son pays. En revanche, du côté de l'Algérie une chape de plomb s'est installée sur la participation de ses hauts représentants à ce sommet. Sur le compte X (ex-Twitter) de l'APS, le conclave de Riyad n'a pas été évoqué. Le même silence est observé sur la page Facebook de la présidence de la république ou encore sur le compte du ministre des Affaires étrangères. Pour rappel, le Premier ministre, Aimene Benabderrahman, avait conduit la délégation algérienne au sommet arabe, organisé en mai dernier à Djeddah. Une présence qui avait bénéficié d'une couverture appuyée de la presse du pays. Le président Abdelmadjid Tebboune avait effectué, en février 2020, soit presque trois mois après sa victoire aux élections présidentielles de décembre 2019, une visite d'Etat de trois jours en Arabie saoudite. Mais depuis, les relations entre Riyad et Alger traversent une zone de turbulence, notamment après le report à une date ultérieure du déplacement à Alger, initialement prévu en août 2022, du prince héritier Mohamed Ben Salmane. Pour assurer les conditions de réussite du sommet saoudo-africain, le Fonds saoudien pour le développement a signé, jeudi 9 novembre, 14 accords de prêt de développements avec douze pays africains (Mozambique, Niger, Burkina Faso, Bénin, Guinée, Sierra Leone, Burundi, Malawi, Tanzanie, Cap Vert, Rwanda et Angola) d'une valeur de 533 millions de dollars pour financer des projets dans les secteurs de la santé, de l'eau, de l'éducation et des transports.