Au Royaume-Uni, le gouvernement travailliste juge légal les activités commerciales au Sahara occidental. L'exécutif de gauche suit, ainsi, les traces de son prédécesseur conservateur au grand dam du Polisario. Le nouveau gouvernement britannique, élu lors des législatives anticipées du 4 juillet, n'envisage pas de réviser l'accord d'association avec le Maroc, incluant le Sahara, signé le 26 octobre 2019. Une position exprimée officiellement par l'exécutif travailliste, dirigé par le Premier ministre Keir Stramer, dans une réponse à une question écrite du député Ben Lake, du parti Plaid Cymru (qui prône l'indépendance du pays du Galles). Celui-ci a demandé si «le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement a eu récemment des discussions avec son homologue marocain sur le commerce des ressources naturelles provenant du Sahara occidental». «Nous ne considérons pas que les activités commerciales au Sahara occidental soient illégales, à condition qu'elles respectent les intérêts du peuple sahraoui. Le Royaume-Uni continue de soutenir les efforts menés par l'ONU et le travail de Staffan de Mistura en tant qu'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, et nous continuons d'encourager un engagement constructif dans le processus politique», a précisé le gouvernement britannique de gauche. Un texte qui pourrait décevoir les partisans du Polisario à la Chambre des Communes. En effet, il reprend mot pour mot la réponse que l'exécutif conservateur de l'ancien Premier ministre, Rishie Sunak, avait donnée en avril 2024, à la question écrite du député travailliste, Lloyd Russell-Moyle. «Nous ne considérons pas l'activité commerciale au Sahara occidental comme illégale, à condition qu'elle respecte les intérêts du peuple sahraoui», avait indiqué alors le sous-secrétaire d'Etat au ministère des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement, David Rutley. Pour rappel, la Haute Cour britannique avait rejeté le 5 décembre 2022 un recours de l'ONG «Western Sahara Campaign UK (WSCUK)» réclamant l'annulation de l'Accord d'association entre le Maroc et le Royaume-Uni, intégrant les produits du Sahara. De gauche ou de droite, la position du gouvernement britannique sur le Sahara ne change pas A la question écrite posée par le député Ben Lake sur «les initiatives que Londres envisage de déployer pour garantir l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», l'exécutif Stramer s'est contenté de réitérer son «soutien aux efforts menés par l'ONU pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, fondée sur le compromis, qui permettra l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Le Royaume-Uni continue de soutenir les efforts menés par l'ONU et le travail de Staffan de Mistura». Au lendemain de la large victoire du Parti travailliste aux élections anticipées du 4 juillet, le chef du Polisario avait adressé un long message de félicitation au Premier ministre Keir Stramer. «Le Front Polisario est une organisation sœur du Parti travailliste et nous sommes impatients de poursuivre et d'approfondir les relations existantes entre nos deux organisations, tout en persévérant dans notre quête d'un monde meilleur dans lequel prévalent la solidarité et la justice internationales, ainsi que les droits de l'Homme et le droit des peuples à l'autodétermination», avait écrit Brahim Ghali. Après son entretien téléphonique, du 5 août, avec son homologue marocain, Nasser Bourita, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a souligné sur la plateforme X que «les relations entre le Royaume-Uni et le Maroc remontent à 800 ans et ne cessent de se renforcer. Nous avons discuté de la sécurité et la prospérité régionales, qui sont plus que jamais importantes».