Le nouveau gouvernement britannique, dirigé par le leader du parti travailliste Keir Starmer, vient de faire connaître sa position sur la question du Sahara marocain. En réponse aux questions écrites d'un député du parti de gauche Plaid Cymru, le bureau des affaires étrangères et du Commonwealth a affirmé que « le Royaume-Uni soutient les efforts menés par les Nations Unies pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptée » au différend autour du Sahara. À peine nommé, le nouveau gouvernement britannique a été interpellé par un député du parti nationaliste "Plaid Cymru" avec une série de questions écrites sur le Sahara marocain. Dans sa réponse, le bureau des affaires étrangères et du Commonwealth a fait savoir que "le Royaume-Uni continue de soutenir les efforts menés par l'ONU et le travail de Staffan de Mistura en tant qu'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental » pour "pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable". Et d'ajouter que « les officiels discutent régulièrement du Sahara Occidental avec les partenaires internationaux, y compris l'ONU, et nous continuons à encourager un engagement constructif avec le processus politique ». On retrouve là une teneur similaire aux réponses données précédemment par l'ancien gouvernement conservateur en réponse aux questions portant sur le Sahara marocain. Keir Starmer, un homme pragmatique bien que de gauche Commentant pour Hespress FR le retour au pouvoir des travaillistes après quatorze ans de gouvernements conservateurs successifs? et son incidence sur les relations avec le Maroc, le professeur d'études stratégiques au Collège de défense nationale des Émirats Arabes Unis, Mohamed Badine El Yattioui, indique que « cela peut être considéré comme une nouvelle donne pour le Maroc, alors qu'avec les conservateurs les choses avançaient plutôt bien, en particulier depuis le Brexit, qui a permis au Maroc de gagner du terrain en tant que partenaire commercial des Britanniques du fait de leur sortie de l'Union européenne et leur besoin de trouver de nouveaux partenaires ». De plus, dit El Yattioui, « il ne faut pas oublier la situation géographique du Maroc et la stratégie royale en Afrique depuis 25 ans, qui a porté ses fruits et fait du Maroc un véritable hub ». Sur la question des provinces du Sud, le professeur d'études stratégiques souligne que « la bonne nouvelle est que l'homme choisi pour diriger le nouveau gouvernement, contrairement à son prédécesseur à la tête du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, qui est pro-séparatiste et qui continue en tant que député à véhiculer leurs thèses, le nouveau chef du gouvernement, Keir Starmer, a une vision beaucoup plus pragmatique, tant en termes de politique intérieure que de relations internationales ». Et d'ajouter que le nouveau chef du gouvernement britannique "a une approche beaucoup plus centriste sur un tas de sujets et est beaucoup plus modéré que Corbyn, qui a dirigé le parti travailliste pendant des années et qui critiquait le Maroc et continue de le faire". De ce fait, "on peut espérer que Starmer se démarquera de la vision totalement déformée et passéiste de son prédécesseur à la tête du Labour, et qu'il se départira de la position de soutien classique aux résolutions du Conseil de sécurité et s'alignera sur la position des deux autres membres permanents du Conseil de sécurité, à savoir les Etats-Unis et la France », affirme El Yattioui. « Cela se jouera très certainement sur la capacité à la fois du Maroc, mais aussi du patronat britannique et de certaines figures de la société civile britannique, à démontrer que la coopération avec le Royaume sur le plan économique, commercial et énergétique ne peut être que positive pour le Royaume-Uni, qui fait face à un certain nombre de crises économiques, politiques, et récemment sécuritaires et sociales », a-t-il conclu.