Au Royaume-Uni, c'est un juriste, spécialisé dans les droits humains, qui a été élu avec 56,2% des voix à la tête du Parti travailliste britannique. Keir Starmer 57 ans succède de ce fait à Jeremy Corbyn qui à la tête du parti avait essuyé un cinglant échec électoral du aux dernières législatives en décembre dernier face au Premier ministre conservateur Boris Johnson et où le Labour avait laissé échapper des bastions populaires traditionnellement acquis à sa cause. C'était la pire défaite du parti travailliste depuis 1935 que Corbyn en a démissionné aussitôt les résultats dévoilés. Keir Starmer faisait office de favori face à sa rivale Rebecca Long-Bailey, 40 ans, considérée comme l'héritière naturelle de Jeremy Corbyn et également devant la candidate, Lisa Nandy, 40 ans (troisième), qui elle, avait reçu le soutien du syndicat GMB qui représente 500 000 travailleurs. Il devient le vingt-deuxième leader de ce parti historique, fondé en 1900 par l'Ecossais Keir Hardie. Sur ces 22 dirigeants, seuls 6 sont devenus Premier ministre au Royaume-Uni. Ce centriste et europhile donc, a été largement élu et il aura pour principal défi de relancer un parti à la position, affaiblie et divisée, par les dernières législatives la crise du coronavirus. Il a promis dans une allocation télévisée de circonstances, de passer outre les dissensions qui divisent le parti et a promis de donner la meilleure réponse quant à la marche à suivre du Labour en ménageant la ligne radicale et libérale des partisans ainsi que celle des eurosceptiques et pro-UE. En raison de la pandémie de coronavirus, le nom du vainqueur n'a pas été annoncé comme prévu au cours d'une conférence spéciale mais plus modestement sur le site internet du parti. Pas d'ovation donc, ni de discours enflammés devant un parterre d'émus, crise du coronavirus (Covid-19) au Royaume-Uni, oblige. Keir Starmer est devenu sournoisement si l'on peut oser, le nouveau dirigeant du Labour avec pour auréole un nom sur un écran d'ordinateur. En temps normal, cette élection aurait fait la une des tabloïds britanniques. Le pragmatique Keir Starmer a quatre ans (prochaines élections législatives de 2024) pour remettre sur pied le Labour et pourquoi pas le conduire à nouveau au pouvoir. Comme les chefs des autres partis de l'opposition, il a été convié par le Premier ministre Boris Johnson à participer la semaine prochaine à un briefing sur l'épidémie du coronavirus (Covid-19). Keir Starmer s'est lui engagé à collaborer « de manière constructive » avec l'exécutif « dans l'intérêt national », tout en disant qu'il ne manquerait pas de pointer les faiblesses de l'exécutif le cas échéant.