Le Maroc émerge comme un important centre de production de batteries pour l'Europe, qui manque d'une chaîne d'approvisionnement domestique pour ses voitures électriques. Ce constat est établi alors que la Chine a annoncé des projets d'usines au Maroc, analyse Sebastian Wolf, directeur des opérations de l'unité batterie de Volkswagen. Il a déclaré ce mardi 18 juin à Bloomberg, qu'il n'y a «aucune chaîne d'approvisionnement» intégrée, avant d'ajouter «pour l'instant, il faut être honnête, la mise en place de la chaîne d'approvisionnement en batteries LFP se fait au Maroc et non en Europe». L'Europe est en retard par rapport à la Chine en matière de technologie des batteries et peine à rivaliser avec les incitations gouvernementales offertes par les Etats-Unis et le Canada. En revanche, le Maroc offre plusieurs avantages : des ressources riches en phosphates, un composant clé des batteries LFP, sa proximité avec l'Europe et des accords commerciaux favorables. Un fabricant chinois de composants de batteries, CNGR, s'est associé à un fonds d'investissement marocain pour construire une grande installation de production à Jorf Lasfar. Ce projet d'une valeur plusieurs milliards de dollars prévoit de débuter la production de matériaux pour batteries en 2025, visant ainsi à combler le déficit de la chaîne d'approvisionnement pour l'industrie des voitures électriques en Europe. Par ailleurs, plusieurs autres entreprises chinoises investissent également dans le secteur des batteries lithium-ion au Maroc. Parmi elles, BTR New Material Group à Tanger Tech et Gotion High-Tech qui projette de construire une «Gigafactory» à Kénitra.