Dans une interview au site français Le Point Afrique, Thorsten Lahrs, président pour l'Europe de CNGR, a livré de nouveaux éléments sur le mégaprojet de fabrication de composants de batteries pour véhicules électriques à Jorf Lasfar. Suivez La Vie éco sur Telegram Le 19 septembre dernier, le fonds d'investissement Al Mada et le chinois CNGR Advanced Material Company, annonçaient la création d'une co-entreprise de fabrication de composants de batteries pour véhicules électriques, dont le complexe industriel prendra place à Jorf Lasfar, pour un investissement de 20 milliards de dirhams. L'opérationnalisation de l'usine est prévue pour 2025. Dans une interview au site français Le Point Afrique, Thorsten Lahrs, président pour l'Europe de CNGR, a livré de nouveaux détails sur ce mégaprojet. Le responsable a indiqué que l'objectif est de produire des matériaux de batteries pour plus de 1 million de véhicules électriques par an, avec annuellement 120.000 tonnes de précurseurs de matériaux actifs pour cathodes (CAM), 60.000 tonnes de lithium, fer, phosphate (LFP) et 30.000 tonnes de recyclage de la black mass. CNGR détiendra 50,03% des parts de la coentreprise, tandis qu'Al Mada en détiendra 49,97%. Sur le choix du Maroc, Thorsten Lahrs a estimé que le Royaume est «l'endroit idéal pour se rapprocher de l'Amérique du Nord et de l'Europe grâce aux accords de libre-échange en place». Par ailleurs, a-t-il ajouté, la logistique est favorable, et il y a suffisamment d'expérience industrielle et même de matières premières. Les procédures d'autorisation sont en outre «beaucoup plus raisonnables qu'ailleurs». Quant à Al Mada, il est qualifié par le dirigeant de «partenaire commercial expérimenté qui jouit d'une grande réputation au Maroc et dans la région». Et d'ajouter qu'«Al Mada travaille à l'émergence d'une économie moderne et à l'amélioration des conditions de vie, tout en s'inscrivant dans une perspective de développement à long terme. Cela s'inscrit parfaitement dans la perspective de CNGR, qui est en train de construire des chaînes d'approvisionnement mondiales pour les matériaux pour batteries». Pour Le Point Afrique, cette joint-venture place le Royaume chérifien dans une chaîne de valeur à haute portée mondiale. Ce projet, poursuit la même source, reflète aussi la volonté forte du Maroc d'être présent dans le segment industriel de l'automobile où il est déjà le premier constructeur africain avec son presque million d'unités par an. Rappelons qu'outre la JV CNGR-Al Mada, d'autres mégaprojets de gigafactories ont été annoncés ces derniers mois. Le coréen LG Chem, filiale du groupe LG, a ainsi annoncé, le 24 septembre, avoir conclu un partenariat avec Youshan, filiale du groupe chinois Huayou, pour la construction d'une usine de cathodes LFP (lithium-fer-phosphate) au Maroc, soit à proximité de «la plus grande réserve mondiale de roches phosphatées». En mai dernier, un mémorandum d'entente entre le gouvernement marocain et le groupe Gotion High-Tech a été signé à Marrakech, à travers lequel le mastodonte chinois s'engage à mettre en place un véritable écosystème industriel de production de batteries pour véhicules électriques et de systèmes de stockage d'énergie au Maroc. Le projet devra mobiliser la somme de 65 milliards de dirhams et créera pas moins de 25.000 emplois.