C'est en 1993 que le Maroc a ratifié la Convention des Nations Unies des droits de l'enfant (CDE). Aujourd'hui, 20 ans après, l'UNICEF fait un bilan des avancées réalisées par le royaume pour la promotion des droits des enfants sur son territoire. Conclusion : Les efforts sont là, mais les inégalités aussi. Le Maroc a fait beaucoup de progrès dans le domaine des droits des enfants, mais les disparités sociales entre le milieu rural et le milieu urbain, sont toujours là. C'est ce que conclut le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) dans un rapport intitulé «L'Equité pour accélérer la réalisation des droits des enfants au Maroc», rendu public cette semaine, à l'occasion du 20e anniversaire de la ratification de la Convention des Nations unies des droits de l'enfant (CDE) par le Maroc. «Le Maroc a réalisé d'importants progrès depuis la ratification de la CDE en matière de promotion et réalisation des droits de l'enfant : une scolarisation primaire quasi universelle, un taux de vaccination proche de 100%, une législation nationale de plus en plus en harmonie avec les engagements internationaux du pays, une prise de conscience sociale des défis relatifs à l'environnement pour protéger les droits de l'enfant, une culture du tabou de plus en plus brisée», affirme l'organisation onusienne dans son rapport cité par le quotidien Le Matin. «Le Maroc est sur la bonne voie» Pour l'UNICEF, le royaume a tout ce qu'il faut pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), au nombre de huit, à savoir : la réduction de l'extrême pauvreté et de la faim, assurer l'éducation primaire pour tous, promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, réduire la mortalité des enfants de moins de cinq ans, améliorer la santé maternelle, combattre le VHI/Sida, le paludisme et d'autres maladies, assurer un développement durable et mettre en place un partenariat mondial pour le développement. «Le Maroc est sur la bonne voie pour l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement en 2015. Il s'est également doté en 2006 d'un plan d'action national pour l'enfance : 'Un Maroc digne de ses enfants', souligne l'UNICEF. «Les progrès notoires dans différents domaines ne doivent pas cacher les contraintes nombreuses dans la réalisation des droits des enfants dans plusieurs secteurs», relève toutefois le rapport. Des disparités à corriger Dans son texte, l'UNICEF souligne, en effet, que «les moyennes nationales de plusieurs secteurs représentent des taux en décalage avec les moyennes régionales». Les inégalités sociales entre les le milieu urbain et le milieu rural sont très présentes. Les enfants du milieu rural ont notamment «27,7 fois plus de risque d'être sévèrement privés d'eau et 23,6 fois de l'assainissement en comparaison avec les enfants vivant dans les villes», avertit l'UNICEF. Selon l'organisation internationale, ces inégalités ralentissent sans doute le développement des enfants et de la société ainsi que son avenir. Pour y remédier, elle appelle les autorités marocaines à faire de l'équité entre enfants un des ses principaux objectifs. «Les politiques publiques sont appelées à viser la réduction des disparités dans leurs différentes manifestations et ce par le respect du principe de l'équité qui offre à tous les enfants l'opportunité de survivre, de se développer, d'être protégés et de réaliser leur plein potentiel sans discrimination ou favoritisme», rapporte Le Matin. Le gouvernement marocain n'a pas encore réagi au rapport en question.