Le Maroc, qui célébrera, en 2013, le 20è anniversaire de la ratification de la convention des Nations Unies des droits de l'enfant (CDE), a réalisé «d'importants progrès», depuis la ratification de ce traité, en matière de promotion des droits de l'enfant, a affirmé le représentant du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) au Maroc, le Dr. Aloys Kamuragiye. Le Maroc a ratifié, le 12 juin 1993, la convention internationale relative aux droits de l'enfant qui a été adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies le 20 novembre 1989. Le principe de base de la convention est que tout enfant (tout être humain en dessous de l'âge de 18 ans) naît avec des libertés fondamentales et des droits humains inhérents. Dans un entretien accordé à la MAP, le Dr. Kamuragiye s'est, ainsi félicité qu'au Royaume, «la scolarisation primaire soit quasi-universelle, que le taux de vaccination soit proche de 100 pc, que la législation nationale soit de plus en plus en harmonie avec les engagements internationaux du Maroc», faisant valoir «une prise de conscience sociale des défis relatifs à l'environnement pour protéger les droits de l'enfant, une culture du tabou de plus en plus brisée». Faisant prévaloir que le Maroc «est aussi aujourd'hui, classé en tant que pays à revenu intermédiaire avec un revenu national brut (RNB) par habitant annuel estimé, en 2010, à 2.850 dollars», le représentant de l'UNICEF au Maroc a assuré que «le pays est sur la bonne voie pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en 2015». Le Maroc s'est, également, «doté, en 2006, d'un plan d'action national pour l'enfance +un Maroc digne de ses enfants+», a-t-il rappelé, indiquant que «la date butoir du plan d'action national pour l'enfance est l'an 2015». L'UNICEF et ses partenaires «appellent à ce que les OMD et les droits des femmes et des enfants soient réalisés avec équité. Pour cela, les politiques publiques sont appelées à viser la réduction des disparités dans leurs différentes manifestations», a-t-il déclaré, ajoutant que «ces disparités plombent le développement des enfants et de la société ainsi que son avenir». L'UNICEF «interpelle les différents acteurs du développement, gouvernement, élus, société civile, médias, centres de recherche (...) pour travailler ensemble pour des politiques de développement qui, tout en assurant la croissance, permettent de réduire significativement les écarts en matière de réalisation de droits des enfants», a insisté le Dr. Kamuragiye. Soulignant que le gouvernement du Maroc et le Parlement sont, actuellement, en train de finaliser le projet de loi de finances pour 2013, le représentant de l'UNICEF au Maroc a mis l'accent sur «la nécessité de prévoir des mesures politiques appropriées afin de protéger les enfants et les familles des conséquences de la crise économique mondiale».Estimant que «la préservation, voire l'augmentation des budgets sociaux doit être une composante incontournable des réponses des pays aux chocs économiques», le Dr. Aloys Kamuragiye a jugé que «toute occasion manquée d'investir dans les enfants a des effets néfastes évidents sur leur survie et leurs perspectives de développement. Cela peut, en outre, limiter le potentiel de croissance d'une nation». Mettant en avant la nécessité d'investir dans une protection sociale orientée vers les enfants», le représentant de l'UNICEF au Maroc a préconisé «la mise en œuvre de programmes de protection sociale efficaces et généralisés» qui «peut limiter l'impact négatif des crises économiques sur les familles pauvres». Et d'assurer que la «garantie des droits de l'enfant au cœur de la crise économique mondiale actuelle et lors de la reprise qui va suivre exige de faire des choix difficiles mais décisifs». «Pour éviter que cette crise ne produise des générations de pauvres, il est essentiel de faire le nécessaire pour préserver, soutenir et si possible développer les services essentiels, la protection et la participation auxquels tous les enfants et adolescents ont droit en tous temps», a insisté le Dr. Kamuragiye qui a expliqué que dans une logique de développement basé sur les droits humains, tous les enfants doivent bénéficier «de leurs droits sans discrimination». «Un des droits principaux garantis par la convention des droits de l'enfant est celui de l'expression et de la participation», a-t-il fait remarquer, signalant que l'UNICEF estime que le système éducatif «doit jouer un rôle central en matière d'éducation aux droits et de vulgarisation des dispositifs de la convention auprès des enfants et des adolescents». Relevant que parmi les catégories d'enfants les plus vulnérables, figurent les enfants en situation de rue, Dr Aloys Kamuragiye a indiqué que l'UNICEF «est convaincu que le meilleur endroit pour» les enfants des rues «est leur famille qui doit offrir un environnement protecteur». Les enfants et les adolescents en situation de rue doivent, de plus, «bénéficier de leurs droits à l'éducation, à la santé, à la protection et à la participation», a insisté le représentant de l'UNICEF au Maroc, citant les résultats d'une étude pilotée par le ministère de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social selon lesquels, «l'analyse causale de leur présence dans la rue montre en premier lieu la prédominance des facteurs liés aux problèmes familiaux, suivie par ceux liés à l'école, sans négliger d'autres facteurs liés à la précarité du milieu et à l'origine sociale». L'UNICEF «travaille, en collaboration avec ses partenaires, sur les causes profondes de cette situation, notamment pour améliorer l'efficacité du système scolaire et améliorer l'environnement protecteur des enfants, notamment les plus vulnérables», a assuré le Dr. Kamuragiye.