Vous avez été nombreux à réagir à notre article sur Einat Levi, cette jeune femme israélienne, actuellement au Maroc, sur la trace de ses origines marocaines. Bon nombre de commentaires postés sur le site Yabiladi sont contre le fait qu'une Israélienne, ayant fait de surcroît son service militaire, puisse demander la nationalité marocaine. Pour d'autres, Israélienne ou pas, de par ses grands-parents marocains, Einat a le droit d'être citoyenne marocaine. Alors que la jeune Israélienne Einat Levi est actuellement en train de découvrir le Maroc pour la première fois, les commentaires continuent d'affluer en masse quotidiennement sur Yabiladi, suite à la publication de notre article sur la jeune femme intitulé «Maroc : Une jeune Israélienne rêve d'avoir la nationalité marocaine» le 29 décembre dernier. Âgée de 29 ans, Einat Levi est actuellement au Maroc à la découverte de son passé marocain pour tenter de mieux comprendre comment ses grands-parents marocains ont vécu dans la ville de Meknès. En effet, c'est dans les années 50, qu'ils quittent le royaume pour s'installer en Israël. Dans le bateau les amenant vers la terre promise, l'agence israélienne chargée du transfert des juifs marocains leur confisque leur passeport marocain. Une fois arrivés en Israël, les grands-parents vivent dans des conditions extrêmement difficiles dans une tente et sans électricité. Alors qu'Einat n'est âgée que de 14 ans, ses grands-parents meurent après n'avoir jamais parlé de leur vie au Maroc. Dans l'article, Einat confiait qu'elle se sentait fière d'être juive arabe et qu'elle aimerait un jour avoir un passeport marocain. Service militaire Un rêve qui en a fait jaser plus d'un chez les lecteurs, postant des commentaires hostiles à sa démarche, n'hésitant à remettre sur le tapis le conflit israélo-palestinien. Certains vont même jusqu'à l'accuser d'avoir du sang sur les mains car elle a fait son service militaire en Israël. «Cherche toi une autre nationalité !», lance Naji75. «Si vraiment le Maroc lui donne, c'est une honte !», s'exclame Moi69. «Elle vient de terminer son service miliaire en Israël ! Voulez vous dire qu'elle vient de laver ses mains du sang palestinien ? N'avez vous pas honte d'accueillir ces ennemis ? Et les enfants palestiniens alors qui croupissent sous les bombes, vous avez pensé à eux ?» se demande Le Marocain Le Vrai. «Elle veut détourner les lois, mentir, inventer son histoire qui est fausse. Leur pseudo-pays-provisoire, qui occupe la Grande Palestine a été construite sur les mensonges.», lâche le vrai de vrai. «Notre chère Einat Levi a déjà fait son service militaire en Israël, cela veut dire qu'elle a déjà participé à des attaques contre les Palestiniens et en cas de besoin elle sera obligée de répondre au devoir de défendre israël même après avoir acquis la nationalité marocaine. Donc, qu'elle soit d'origine et de nationalité Marocaine, cela ne l'empêchera pas de défendre Israël contre n'importe quel pays au monde.», estime Charmeur de serpents. «Faut savoir que la nationalité marocaine ne se perd jamais. Mais vu qu'elle est née en Israël, elle na aucun droit ni espoir de devenir Marocaine c'est claire et net», avance Tarikben. «On a assez causé de cette fille. Il y a d'autres sujets plus intéressants !», écrit sèchement Natural Killer. Marhaba Néanmoins, l'article n'a pas attiré que des commentaires hostiles à l'initiative d'Einat. Bien au contraire. Qu'elle soit Israélienne ou pas, si Einat a des origines marocaines, le Maroc est également son pays. «Melle Einat Levi si vraiment vous-êtes marocaine, vous serez la bienvenue chez vous au Maroc (…). Après la guerre il y a toujours la paix et le pardon.», déclare Allal12. «Je dis à cette jeune fille Marhaba. J'ai la ferme conviction que ce type de ré ancrage va aider le dialogue et l'échange», considère Winch. «Je suis indigné de voir tous ces commentaires antisémites qui viennent de mes frères marocains. Je précise que le Maroc n'est et ne sera jamais une copie des pays dirigés par les nouveaux dictateurs islamistes ayant profité largement des fruits du printemps démocratique. Pour les Marocains israéliens, ils restent des Marocains car leurs ancêtres étaient nés ici et ont toujours le passeport marocain dans leurs poches. Je dis à cette jeune israélienne dont les aieux sont des marocains, tu es la bienvenue dans ta patrie et Shalom alikhem», écrit Cohen Mazigh. «Cette jeune femme est courageuse de réclamer son identité. Qu'elle soit ancienne militaire, ça ne me dérange pas. Elle est marocaine et je lui souhaite la bienvenue. Les arabes ont massacrés les Amazighs et les ont arabisés et pourtant ils les acceptent encore dans leur terre. Ras le bol de ces islamistes qui emmerdent le monde !», lâche Zemono 67. «En lisant certains commentaires, j'ai honte pour mon pays. A l'étranger, les Marocains et musulmans en général subissent régulièrement un racisme odieux. Comment à notre tour pouvons-nous accepter d'être racistes envers d'autres Marocains simplement parce qu'ils sont juifs», se demande abdelpoitiers. «Bienvenue dans ton pays Einat. En vertu du principe de l'allégeance perpétuelle, les Marocains ne perdent jamais leur nationalité. Il suffit de prouver que tu es marocaine de souche» estime Achour 34. Une activiste pacifique avant tout Enfin, le commentateur 39594262 invite les lecteurs à découvrir qui est vraiment Einat dans un commentaire intitulé «Einat is a peace activist» avant de la juger. Il joint un lien d'article rédigé par la jeune femme. Ayant assisté à une cérémonie commémorant le massacre de huit mille musulmans à Srebrenica, en Bosnie, elle y raconte la douleur qu'elle a ressenti devant les 600 cercueils corps des victimes du massacre qui venaient d'être identifiés l'année dernière. «L'idée que ce massacre ait eu lieu des années après l'Holocauste a fait naître en moi une terrible pensée: peut-être n'avons-nous pas appris des erreurs du passé?», écrit-elle. «J'observe qu'Israël continue de dresser des murs et des barrières comme moyen de négociation dans le conflit israélo-palestinien. Lors de mon séjour en Bosnie, j'ai vu des ponts se construire malgré des divisions ethniques et religieuses. Le fait de communiquer avec des personnes impliquées dans un conflit différent et d'apprendre d'elles m'a amenée à réfléchir à la manière dont nous devrions gérer le conflit israélo-palestinien - et à conclure que nous aussi devrions édifier plus de passerelles destinées à relier les deux parties.», conclut-elle dans son article.