Fin 2012 se termine avec deux mauvaises nouvelles pour le PJD. Jeudi, un député islamiste est roué de coups par la police et le samedi, le siège central du parti est cambriolé par des individus non encore identifiés. Un député du PJD a été tabassé. Son immunité parlementaire ne lui a pas épargné de subir la foudre de la police, venue disperser une manifestation de diplômés réclamant de l'emploi. La scène s'est produite, jeudi devant le parlement. Un camouflet auquel le chef de gouvernement et secrétaire général de la Lampe s'est montré très silencieux. Samedi à Salé, devant les membres du conseil national du PJD, réunis en session ordinaire, Benkirane n'a même pas daigné soulever le passage à tabac du député Abdessamad Idrissi. Dans une intervention, improvisée, Benkirane a abordé nombre de dossiers sauf cette embarrassante question. Il a répondu aux critiques de l'homme fort du PAM, Ilias El Omari, sur la volonté du PJD de fonder un émirat islamique, a demandé à ce parti de présenter des excuses au peuple marocain, a évoqué la cohésion de sa majorité gouvernementale, la réforme de la caisse de compensation et a qualifié la relation avec le roi Mohammed VI de «très bonne». Sortie timorée d'El Otmani Le profil bas adopté par Abdelilah Benkirane n'est pas sans rappeler la distance qu'il a gardé avec l'interdiction, en septembre, des autorités de Tanger d'un meeting de la jeunesse du PJD dans une place publique. A l'époque, il a laissé à Ramid, Daoudi et Boulif le soin de réagir. Cette fois, c'est Saâd Dine el Otmani qui aurait été mandaté pour exprimer la position du PJD sur cet incident. A sa manière, le président du conseil national de la Lampe a soulevé cette affaire, soulignant que «ne nous pouvons accepter ces pratiques dans le Maroc d'aujourd'hui et ne nous pouvons accepter qu'un membre du parti soit agressé». C'est tout. Une sortie timorée qui montre à quel point la direction du PJD est dans une position très embarrassante. Elle ne pourrait réagir d'une manière virulente comme elle faisait du temps de l'opposition, la participation au gouvernement a ses contraintes. Du coup, elle est obligée de ménager la chèvre et le chou. Le groupe parlementaire du PJD demande une enquête Le silence de Benkirane a laissé une brèche aux députés de PJD pour s'y engouffrer et dénoncer l'agression de leur «frère» El Idrissi. Ce lundi, le groupe parlementaire de la Lampe, présidé par Abdellah Bouanou, a demandé au ministre de l'Intérieur, dont les services agissent, normalement, sous les ordres du chef de gouvernement qui n'est autre que Benkirane, d'ouvrir une enquête afin d'élucider les circonstances du passage à tabac du député islamiste. Force est de constater que les parlementaires du PJD se sont trompés de destinataire, si ils voulaient que leur demande aboutirait à des poursuites judiciaire contre les agresseurs d"El Idrissi, ils auraient mieux fait d'adresser, directement, leur réclamation au ministère de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid. Ce dernier, comme son supérieur hiérarchique au parti et au gouvernement, a opté pour le silence et à la retenue.