Ancien dirigeant dans l'armée de libération nationale, figure historique de la gauche marocaine et fervent défenseur de la cause palestinienne, Mohamed Bensaïd Aït Idder est décédé à 98 ans, ce mardi 6 février, à l'hôpital militaire Mohammed V de Rabat. Secrétaire général du Parti socialiste unifié (PSU), dont le défunt est considéré comme le chef spirituel, Jamal El Asri a annoncé le décès en matinée. Les funérailles sont prévues mercredi, au cimetière Al Chouhada de Casablanca. Né à Timensourt (Chtouka Aït Baha) en 1924, Mohamed Bensaïd Aït Idder a fait ses études à l'Université coranique (Médersa) Ibn Youssef de Marrakech. Plusieurs militants nationalistes sont connus pour y avoir été actifs, dont Abdellah Ibrahim et Mohamed Fqih Basri. En 1955, le défunt a rejoint les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN) dans le sud du Maroc. Initialement membre du parti de l'Istiqlal, il fait partie en 1959 des fondateurs de l'Union nationale des forces populaire (UNFP). En 1963, Mohamed Bensaïd Aït Idder est inculpé dans l'affaire du complot de juillet 1963. Condamné à mort pour 'complot contre la monarchie', il s'exile en France, tout en gardant contact avec Fqih Basri, dirigeant de l'organisation clandestine Tanzim. En 1981, il est amnistié. De retour au Maroc, Bensaïd Aït Idder réunit autour de lui des militants du mouvement du 23 Mars pour créer, en 1983, l'Organisation de l'action démocratique populaire (OADP). Il en restera le dirigeant principal, jusqu'en 2002, année de la fusion de ce parti avec trois autres formations pour donner lieu au mouvement de la Gauche socialiste unifiée (GSU). Plus tard, ce dernier devient le Parti socialiste unifié (PSU). Parallèlement, de 1984 à 2007, le défunt est élu de Chtouka Aït Baha à la Chambre des représentants. Lors de son mandat, il devient le premier parlementaire à avoir dénoncé publiquement l'existence du bagne de Tazmamart. Durant les années 1990, il contribue par ailleurs à redonner vie à la Koutla, bloc de gauche nationaliste avec les partis de l'Istiqlal, l'USFP et le PPS. Dans le sillage des Printemps arabes à partir de 2011 et de l'émergence de jeunes mouvements à caractère politique, dont le 20 Février au Maroc, Mohamed Benaïd Aït Idder exprime son soutien aux initiatives porteuses de revendications sociales et politiques réformatrices. En juillet 2015, à l'occasion du 16e anniversaire de la Fête du trône, le défunt a été décoré des insignes du Wissam (classe exceptionnelle) par le roi Mohammed VI. Au cours de ses dernières années, il s'est consacré à ses mémoires écrites sur l'action politique. Article modifié le 06/02/2024 à 10h50