La défense d'Aminatou Haidar prévoit de présenter un recours contre le refus de renouvelement de la carte de séjour par les autorités espagnoles. «C'est une décision politique, il n'y a aucune raison pour justifier le rejet. Ils prétendent qu'elle a formulé la demandé après le délai exigé, alors que ce n'est pas le cas», a estimé dans des déclarations à la presse l'avocate Fatma El Ghalia. Et d'annoncer son intention de saisir la justice : «Ce sont les tribunaux qui doivent répondre.» L'avocate a accusé les autorités espagnoles d'avoir exercé des «pressions» sur la présidente de l'Instance Sahraouie Contre l'Occupation Marocaine (ISACOM). «A Jaén, elle était constamment surveillée et interrogée au sujet de son enregistrement» sur la liste des habitants de la ville andalouse, a déclaré Mme. El Ghalia. Malgré l'argument politique choisi par la défende d'Aminatou Haidar, la direction du Polisario est restée prudente. Son délégué général en Espagne, Abdellah Arabi, et son représentant à Genève, Oubi Bouchraya, ont préféré garder le silence. Ce peu d'empressement à défendre Mme. Haidar, est symptomatique de sa mise à l'écart depuis la désignation de Brahim Ghali, en 2016, à la tête du mouvement séparatiste. Pour renouveler sa carte de séjour en Espagne, Aminatou Haidar a demandé l'intervention du gouvernement autonome du Pays-basque, un exécutif qui a des liens particuliers avec le Polisario. «La manœuvre consistait à inscrire la présidente de l'ISACOM dans un programme de protection des femmes. Le cas de Mme. Haidar a été rejeté alors que les dossiers de trois femmes originaires d'Amérique du sud ont été acceptés», a confié dans des déclarations à Yabiladi une source proche du dossier.