En compétition de la 20e édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM 2023), le documentaire de la réalisatrice marocaine Asmae El Moudir, «La mère de tous les mensonges» (The Mother Of All Lies) a remporté l'Etoile d'Or, prix du meilleur film. C'est ainsi pour la première fois que cette distinction est décernée à un long-métrage marocain. Lors de la cérémonie de clôture, ce samedi 2 décembre au soir, l'actrice américaine Jessica Chastain, la présidente du jury, a salué une œuvre ayant la capacité de reconstituer la mémoire à travers le récit personnel, grâce à une approche cinématographique inédite et unique. S'exprimant à cette occasion, l'autrice de cet opus mulriprimé à travers le monde a remercié le roi Mohammed VI, «père de tous les Marocains», d'avoir initié le FIFM, ainsi que le prince Moulay Rachid, en tant que président de la Fondation du festival. Asmae El Moudir a également fait part de sa gratitude aux organisateurs de cette grand-messe du septième art, d'autant que son film est issu des Ateliers de l'Atlas, le programme industrie du FIFM, créé en 2018. «La mère de tous les mensonges» met en effet le cinéma dans toute sa beauté esthétique au service de la reconstitution de la mémoire commune, à partir d'un récit familial. La réalisatrice y propose une autre manière de comprendre des faits historiques, dont des éléments de documentation sont encore manquants. A travers un huis clos artistique avec ses proches, elle éclaire en filigrane sur la manière dont la grève réprimée du 20 juin 1981 à Casablanca a été vécue au sein de son cocon. FIFM 2023 : «La mère de tous les mensonges» d'Asmae El Moudir dépeint la réconciliation à échelle familiale [interview] Par son premier long-métrage, la réalisatrice a pu façonner un récit personnel complexe et superposé, où le passé, le présent et le futur se mêlent. Se dévoilent alors les confidences et les non-dits que les proches se sont longtemps accordé à taire, mais dont ils tentent de se libérer en mettant des mots et des images dessus. Il s'agit du 18e prix international pour Asmae El Moudir, dont le film a été montré dans 35 pays.