Près de 40 mosquées dans la région bruxelloise ne sont pas reconnues et n'ont jamais fait la demande de reconnaissance, alors qu'elles pourraient bénéficier des aides financières de l'Etat pour leur fonctionnement. Celles qui remplissent les conditions exigées, éviteraient tout simplement d'avoir à rendre des comptes. Sur les 77 mosquées de la région de Bruxelles, moins de 10 sont reconnues comme telles, tandis que 29 seulement en ont fait la demande par les autorités, rapporte Rtbf. Elles fonctionnent avec un statut d'Association sans but lucratif [Asbl]. Pourtant, l'ordonnance de la Région de Bruxelles-Capitale du 29 juin 2006 leur permet d'être reconnues comme communauté islamique si elles ont font la demande. Ainsi, elles pourraient bénéficier des aides financières publiques. Il est vrai qu'au préalable, la mosquée devrait remplir un certain nombre de conditions dont le nombre de fidèles : 200 au minimum. Or, «[…] à Bruxelles, il y a beaucoup de mosquées qui ne répondent pas à ce critère», indique à Rtbf l'islamologue Mohamed El Battiui. Des propos confirmés par Yahya Yahyaoui, Juriste d'origine marocaine et acteur au sein d'une Asbl qui s'occupe de la promotion de la culture. Ce dernier souligne d'ailleurs quelques obstacles, comme la non intégration de la plupart des imams se dresse souvent comme un obstacle à la reconnaissance des mosquées. Eviter le contrôle de l'Etat Cependant, certaines mosquées ayant la capacité de demander cette reconnaissance ne le font pas. Selon M. Battiui, elles préfèrent «ne pas être reconnues comme lieu de culte pour pouvoir conserver un certain nombre de privilèges, et ne pas avoir un contrôle de leur gestion financière ainsi que de leurs agissements à l'intérieur de la mosquée». Quand elles sont reconnues, les mosquées doivent se soumettre au contrôle des prêches. M Battui estime que ce sont des mosquées qui respectent les lois belges, mais qui «ont peut-être des choses à cacher vis-à-vis de leur ennemi historique, à savoir l'état turc». «La peur de devenir une administration formatée qui doit rendre des comptes à la région ou à l'état belge. C'est ce sentiment qui bien souvent pousse les mosquées bruxelloises à renoncer à leur droit», commente Barbara Boulet, journaliste chez Rtbf. Pour M. Yahya Yahyaoui, la méfiance qu'expriment les mosquées aujourd'hui en Belgique, est en partie due à l'échec de l'Exécutif des musulmans de Belgique [EMB qui «n'a pas réussi à organiser le culte musulman». Depuis de nombreuses années en effet, l'EMB est en proie depuis de gros soucis de fonctionnement dus à la diversité d'opinions sur la gestion du culte musulman. Et c'est le seul organe autorisé à présenter les dossiers de reconnaissance des mosquées au gouvernement.