La mauvaise nouvelle est tombée comme un couperet, ce mardi au petit matin, sur les fidèles de la mosquée «Rida» d'Anderlecht. Et pour cause, un individu a mis le feu, hier soir, à l'édifice qui a presque entièrement brûlé. L'imam est décédé, intoxiqué par la fumée. La ville d'Anderlecht ne s'est pas encore réveillée du choc qui a affligé sa communauté musulmane chiite. En effet, un attentat a agité la mosquée et centre culturel chiite, située au n° 33 de la rue Dr de Meersman à Anderlecht, près de la chaussée de Mons. Suite à cet incident, un suspect a été interpellé, il y a quelques heures. Face à cette situation de consternation, les appels au calme se font entendre et les réactions d'indignations décuplent. D'après une source policière, les faits se sont produits hier soir, vers 18Hh45. «Un individu a bouté le feu à la mosquée "Rida", une des plus importantes de la capitale», révèle la source, en expliquant : «un témoin l'a vu et a prévenu les secours. Une dizaine de personnes se trouvaient dans la mosquée au moment des faits. Elles ont quitté le bâtiment alors que les pompiers arrivaient sur place». Suite à cela, les pompiers ont précipitamment éteint le feu mais ont découvert ensuite le corps sans vie de l'imam au premier étage. L'imam, Abdallah Dadou, âgé de 46 ans et père de quatre enfants selon des fidèles, est décédé, intoxiqué par la fumée. Par ailleurs, un responsable de la mosquée a réussi quant à lui, in extremis, à sortir, mais a été légèrement blessé par l'inhalation de la fumée. Des menaces salafistes persistantes «Une dizaine de fidèles attendaient la prière et une personne est rentrée avec un sac. Dedans, il y avait une bonbonne d'essence qu'il a jetée au centre de la salle. Une des personnes l'a attrapé. Nous avons découvert qu'il y avait une hache dans le sac. Le feu a pris rapidement. L'imam de la mosquée a essayé d'étouffer le feu, il s'est retrouvé isolé dans une pièce et a été intoxiqué», a expliqué Azzedine Laghmish, du centre culturel chiite incendié, à la RTBF. Porte-parole du parquet de Bruxelles, Jean-Marc Meilleurs confirme à la Radio et à la télévision belge francophone que le suspect a bien été arrêté. Cependant, il reste encore à déterminer son identité et ses motivations. D'après les mots de J-M. Meilleurs : «Toutes ses déclarations (le suspect) doivent être vérifiées puisque nous ne disposons pas d'éléments qui permettent de les étayer. D'après les premiers éléments en notre possession, il est rentré dans la mosquée avec un sac à dos. Il aurait sorti un couteau et une hache; aurait ensuite versé de l'essence pour mettre le feu au bâtiment. Les personnes qui étaient présentes dans le lieu de culte musulman ont réussi à l'enfermer; où il est resté jusqu'à l'arrivée des premières équipes, qui sont parvenues à le maîtriser». Selon les dernières nouvelles, d'après les derniers témoignages collectés sur place, l'auteur de l'attaque aurait accusé les fidèles de la Mosquée «Rida» d'être responsables des morts en Syrie. Pour Joëlle Milquet, la ministre de l'Intérieur, interrogée par la RTBF, ce qui est sûr jusqu'à maintenant, c'est que le suspect représente un mouvement très radical. Même les informations recueillies restent à confirmer. Contactée par nos soins, une responsable de communication au sein de l'Exécutif des musulmans de Belgique affirme que les autorités auxiliaires belges ont toujours protégé les lieux de culte musulmans qu'ils soient chiites ou sunnites, cependant, Rida, étant la mosquée chiite la plus importante de la région bruxelloise, elle n'a pas pu échappé aux menaces successives des salafistes. Propos complétés par la vice-présidente dudit exécutif, Isabelle Praile, elle-même de confession musulmane (chiite), qui estime que les témoignages recueillis à la mosquée pointaient du doigt une action extrémiste. De même, à l'écriture de ces lignes, notre rédaction a appris que le parquet de Bruxelles tenait une conférence de presse lors de laquelle il a condamné tous les actes terroristes qui guettent les citoyens belges, faisant fi de leurs confessions. De même, les communiqués d'indignations se multiplient, en ce moment-même, au sein du parlement belge. Un témoin s'exprime