Le ministre algérien des Affaires étrangères a accusé le Maroc d'être le responsable de la paralysie de l'Union du Maghreb Arabe (UMA). «En 1995, j'ai reçu un message écrit du Premier ministre marocain et ministre des Affaires étrangères, M. El Filali, demandant la suspension des activités de l'UMA. L'Algérie n'a aucune responsabilité dans le blocage que connait cette union», a déclaré Ahmed Attaf lors d'un point de presse, ce mardi 29 août à Alger. L'ancien président le général Lamine Zeroual a, en effet, nommé Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères, le 5 janvier 1996. Il est resté à ce poste jusqu'au 23 décembre 1999, lorsque Abdelaziz Bouteflika, alors président de la république, a mis fin à ses fonctions. «Depuis, les circonstances n'ont pas évolué. Pire, elles se sont aggravées. Actuellement, il est difficile de parler d'une redynamisation ou de redonner vie à l'Union du Maghreb dans le contexte que nous connaissons tous», a précisé Attaf. Pour rappel, en avril dernier dans un communiqué, le secrétaire général de l'UMA, le Tunisien Taïeb Baccouche avait pointé du doigt la responsabilité de l'Algérie dans le blocage que connait l'Union du Maghreb Arabe. Il a révélé qu'Alger a renoncé «depuis 2016» à honorer ses cotisations annuelles dans le budget de l'UMA alors que le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie et même la Libye, pourtant en proie à une guerre civile depuis des années, ont tous rempli leurs engagements financiers. Pire, l'Algérie a rappelé tous ses «diplomates accrédités auprès de l'UMA, dont le dernier a quitté son poste en juillet 2022», a regretté Baccouche. Le dernier sommet de l'Union du Maghreb Arabe remonte à 1994 en Tunisie.