La France est-elle en train de réviser ses relations politiques avec le Maroc ? La reconnaissance par Israël de la marocanité du Sahara et les revers subis par Paris au Sahel, sont les principaux évènements récents jouant en faveur du royaume. La France est en train de tirer des leçons du nouveau contexte géopolitique. Après deux années de tension, se dirige-t-on vers le bout du tunnel dans les relations politiques entre la France et le Maroc ? Un contexte favorable pour une redynamisation des liens entre Rabat et Paris, est en train de s'esquisser. La reconnaissance, le 17 juillet, par Israël de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, avec le projet d'ouverture d'un consulat à Dakhla, et la réaffirmation publique par l'administration Biden de son engagement à rester fidèle à la décision prise, le 10 décembre 2020, par l'ancien président Donald de Trump, portant sur la marocanité du Sahara, sont des messages que le président français a bien reçus. En témoigne le message de félicitation que Emmanuel Macron a adressé au roi Mohammed VI à l'occasion de la fête du Trône du 30 juillet. «Les succès enregistrés par le Maroc depuis le début du règne de Votre Majesté et sous Son impulsion modernisatrice sont remarquables», a souligné le président français, assurant que «la France, avec fidélité et respect, a toujours fait de la coopération avec le Maroc une priorité». Le Président français s'est dit convaincu «de la capacité exemplaire du partenariat d'exception qui lie la France et le Maroc à apporter des réponses adaptées aux grands enjeux du moment. Il a aussi fait part de son attachement à ce que la relation entre la France et le Maroc puisse croître et se renforcer encore davantage». Pour rappel, le roi Mohammed VI avait envoyé un bref message de félicitation au président Macron à l'occasion de la fête du 14 juillet de cette année. Un message sobre dans lequel «le Souverain exprime Ses sincères félicitations à M. Macron et Ses vœux de prospérité et de bien-être pour le peuple français». 94 parlementaires pointent les «atermoiements» de la France sur le Sahara Une semaine après la lettre du locataire du palais de l'Elysée au roi Mohammed VI, 94 parlementaires français ont signé une tribune collective au Figaro, à l'initiative des sénateurs du Parti Les Républicains, Roger Karoutchi, Bruno Retailleau et Christian Cambon. Ce dernier est le président du groupe d'amitié Sénat français-Parlement marocain. Les auteurs du texte pointent «les atermoiements français sur le Sahara (alors que l'Espagne et l'Allemagne ont reconnu la souveraineté marocaine) et la politique d'équilibriste du Quai d'Orsay avec l'Algérie, poussent le Palais royal à chercher ailleurs qu'à Paris des partenaires militaires ou économiques». Le message de félicitation du président Emmanuel Macron et la tribune des 94 parlementaires interviennent dans un contexte délicat, alors que l'hégémonie française au Sahel est fortement malmenée. Le coup d'Etat au Niger, le 26 juillet, est en effet le dernier épisode de la série d'échecs français au Sahel, après les putschs au Mali et au Burkina Faso. Alors que Emmanuel Macron a fustigé l'absence d'anticipation des services de renseignement français pour prévenir le putsch militaire au Niger, une relation plus apaisée avec le Maroc serait un atout pour l'Elysée dans une région où ses alliés sont de moins en moins nombreux.