En 2022, le nombre de détenus au Maroc a atteint plus de 97 000. 41% parmi eux sont en détention préventive, selon les chiffres de la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), publiés lundi. Dans son rapport annuel, l'institution a fourni plusieurs chiffres et des indications sur la population carcérale dans le pays. La Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) a rendu public son rapport d'activités pour l'année 2022, lundi, soulignant que la population carcérale s'élève à 97 204 détenus au Maroc. Ce chiffre représente un taux de 251 détenus pour 100 000 habitants, tandis que 41% de ce total est constitué de personnes en détention préventive. Le pourcentage de femmes représente, quant à lui, 2,42% de l'ensemble des détenus, alors que les étrangers sont de 1,37% et es personnes en situation de handicap, hommes et femmes, sont 0,34%. Dans son rapport, la DGAPR a indiqué que 2,04% des prisonniers sont des personnes âgées et 1,21% sont des mineurs, tandis que le pourcentage de prisonniers de moins de 30 ans est de 48,18%. Celui des personnes mariées est de 40%, tandis que celui des sans-emploi est de 14,64%. Par ailleurs, 11,26% des détenus ne savent ni lire ni écrire. En ce qui concerne les arrivées dans les établissements pénitentiaires au cours de l'année passée, elles sont de 116 922, dont 95% sont des détentions provisoires. Seulement 5% sont des arrivées d'un état de liberté, dans le cadre de l'exécuter des peines privatives. La répartition des arrivants par type de délit montre que le nombre des condamnés pour «délits de droit privé» atteint 41 016, tandis que 31 920 sont détenus pour des délits financiers et 12 597 pour des délits contre les personnes. Par ailleurs, 12% des détenus libérés au cours de l'année 2022 ont fait l'objet de décisions de mise en liberté, telles que l'acquittement et l'annulation du procès public, ou dans le cadre de peines non privatives de liberté, telles que des amendes et la prison avec sursis. Le nombre de prisonniers augmente Concernant l'évolution du nombre de détenus, leur nombre est passé de 83 757 en 2018 à 86 384 en 2019, puis à 84 990 en 2020. Cette baisse est attribuée aux mesures de confinement décidées par les autorités dans le cadre de la crise sanitaire liée à la Covid-19. En 2021, ce nombre a augmenté à 88 941, puis à 97 204 en 2022. La DGAPR s'attend à ce que le nombre baisse à 96 414 au cours de l'année courante, pour remonter l'année d'après à 98 963, puis 101 512 en 2025 et 104 061 en 2026. Dans un autre registre, l'institution indique que 25 192 tests de dépistage du VIH ont été effectués sur les prisonniers, soit 27,33 % des détenus éligibles au test. Le taux de tests positifs a été de 0,15%. 7% de la population carcérale fait par ailleurs l'objet d'un traitement psychiatrique. A cours de l'année 2022, 26 détenus condamnés à l'irresponsabilité pénale totale ont été placés dans les hôpitaux psychiatriques de Berrechid et de Tit Melil à Casablanca, ainsi qu'à l'hôpital Razi de Salé, en plus de 55 prisonniers automatiquement admis. Dans la partie relative à la réinsertion, le rapport fait savoir que le nombre de bénéficiaires des programmes de formation professionnelle, agricole et artisanale en 2022, a dépassé les 10 000 détenus. Le nombre de bénéficiaires des programmes éducatifs a atteint 5 390, tandis que 8 735 ont bénéficié des programmes de lutte contre l'analphabétisme. D'autre part, le nombre d'employés pénitentiaire a été de 12 710, hommes et femmes, dont 94 % travaillant dans les établissements carcéraux. 4 800, soit 38% d'entre eux, ont bénéficié d'une formation continue. Sur le plan technique, la délégation a confirmé que la technologie biométrique a été diffusée pour contrôler l'identité des détenus et suivre leurs déplacements dans tous les établissements pénitentiaires.