La détention prévenir continue d'encombrer les établissements carcéraux. Les chiffres dévoilés dans le nouveau rapport annuel de la DGAPR montre à quel point ce phénomène pèse sur la population carcérale. Détails. La détention préventive continue de peser lourdement sur la politique pénale au Maroc, exacerbant ainsi la surpopulation carcérale. En témoigne les derniers chiffres dévoilés par la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR). Selon son rapport annuel, 95% des nouveaux détenues au cours de l'année écoulée sont emprisonnées à titre préventif tandis que 5% seulement sont condamnés à des peines de réclusion définitives. En 2022, 116922 détenus ont été répartis sur les différents établissements carcéraux, dont 96% sont des hommes. Les personnes détenues pour des crimes de droit commun sont les plus nombreux (41.016) alors que 31920 sont détenus pour affaires liées aux crimes financiers. Concernant les détenus faisant l'objet de contrainte physique, leur nombre a atteint 57469, soit 59% du total des prisonniers. Ceci dit, la détention préventive concerne, en gros, (sans tenir compte uniquement des nouveaux détenus) 41% de la population carcérale. Les peines courtes sont en tête des peines prononcées contre les détenus ayant fait l'objet d'une condamnation, dont 50% sont condamnés à moins de deux ans de réclusion. Les personnes condamnées à mort ou à la perpétuité ne constituent pas plus que 1% de la population carcérale, selon le rapport de la DGAPR. Rappelons que la détention préventive est reconnue par l'ensemble des acteurs de la politique pénale comme un fardeau sur les établissements pénitenciers. La réforme du Code pénal tente de remédier au recours excessif en introduisant les peines alternatives. La loi afférente sera adoptée prochainement par le gouvernement qui continue de l'examiner.