Les importateurs privés marocains ont augmenté leurs importations de blé tendre en mars pour atteindre le volume maximum autorisé par le nouveau système de quotas d'importation du gouvernement. Selon le britannique Argus, fournisseur indépendant d'informations sur les prix, les perspectives de la récolte locale du pays s'assombrissent à l'approche de la moisson de mai. Les ports marocains ont reçu 508 000 tonnes de blé tendre en mars. «C'est la première fois que le Maroc importe du blé au même rythme que la consommation locale depuis octobre - les meuniers locaux transforment généralement entre 450 000 et 500 000 tonnes de blé par mois», ajoute la même source. La France a conservé sa place de premier fournisseur avec 300 000 tonnes arrivées au Maroc en mars, malgré la concurrence croissante des vendeurs allemands. Le Royaume a importé 115 000 tonnes de blé allemand en mars, ainsi que 64 000 tonnes en provenance du port roumain de Constanta, soit les premières importations de cette origine depuis juillet. Le Maroc a également importé 30 000 tonnes de blé des ports polonais. Les importateurs privés marocains auraient réservé la totalité des 1,5 million de tonnes de blé autorisées par les quotas gouvernementaux pour mars-mai, peu après qu'un amendement officiel au régime de subventions à l'importation de blé ait été publié au début du mois de mars. Les acteurs du marché local s'attendent à ce que la majeure partie soit expédiée de France. Le système de subventions doit actuellement prendre fin le 31 mai - un mois plus tard que prévu initialement - afin de permettre aux producteurs locaux de vendre sans être concurrencés par le blé importé. Mais la détérioration des perspectives de la récolte nationale pourrait inciter le gouvernement à rétablir le système plus tôt que d'habitude au cours de la nouvelle campagne de commercialisation, conclut-on.