Les musulmans de nombreux pays arabes et islamiques ont l'habitude de rompre le jeûne du mois de Ramadan après avoir entendu les tirs à canon de Ramadan, tout comme ils cessent de manger à l'aube après ses tirs. Quelle en est donc l'histoire ? Le canon de Ramadan est considéré comme un symbole du mois de Ramadan dans de nombreux pays arabes et islamiques. Deux projectiles sont alors lancés, pendant le mois sacré, pour annoncer le coucher du soleil ou son levée, marquant respectivement la rupture du jeûne et son début. Malgré le développement technologique, de nombreux pays, dont le Maroc, maintiennent cette authentique habitude de Ramadan. Il existe trois récits historiques concernant les raisons et l'histoire de l'apparition du canon de Ramadan. Trois versions qui s'accordent à affirmer qu'il est apparu dans la capitale égyptienne, Le Caire. Selon le livre «Le mois de Ramadan dans le préislamique et l'islam» d'Ahmed Ahmed Al-Manzlawy, la première version remonte à l'an 859 de l'hégire. Le sultan mamelouk Khashkadam», qui avait reçu un canon en cadeau d'une usine allemande, avait ordonné à ses soldats de le tester. L'expérience avait coïncidé avec le coucher du soleil pendant le mois de Ramadan et les habitants du Caire avaient alors cru que le son fort émis par le canon leur signalait de rompre leur jeûne. Le lendemain, les habitants se rendent au palais du sultan pour le remercier de les avoir informés de l'heure de l'iftar, mais ils ne trouvent que sa femme qui lui transmet le message. Le sultan approuve ainsi l'idée et ordonne que le canon tire un projectile au coucher du soleil tous les jours pendant un mois de Ramadan. Une tradition qui se poursuit aujourd'hui. Le bruit du canon assimilé à la rupture du jeûne Le deuxième récit indique que cette tradition a commencé à l'époque du gouverneur de l'Egypte, Muhammad Ali Al-Kabir, qui avait acheté de nombreux canons et qui étaient testés au coucher du soleil pendant l'un des jours de Ramadan. Immédiatement après le coup de canon, les habitants du Caire pensaient que c'était voulu pour les informer de l'heure de la rupture du jeûne. Le bruit du canon est depuis lors devenu une tradition du Ramadan. La troisième version fait référence à l'époque du Khédive Ismail Pacha. Alors que ses soldats nettoyaient l'un des canons au moment de la rupture du jeûne du Ramadan, le projectif est tiré par coïncidence et le son retentit dans le ciel du Caire. Les jeûneurs le considéraient comme une indication du moment de la rupture du jeûne. Au début, le canon fonctionnait avec des projectifs réels dans la capitale égyptienne, mais avec le passage du temps et l'expansion des bâtiments, il a commencé à fonctionner avec des munitions non létales ou soniques. Cette tradition a évolué au fil des ans et s'est répandue dans de nombreux pays islamiques, dont le Maroc. La conception du canon a également été améliorée pour être plus sûre et plus précise. Dans certains endroits, des performances artistiques sont présentées accompagnant le tir du canon dans un cadre festif, surtout le premier jour du mois sacré. Malgré la diffusion de la technologie et la facilité de définir les heures de rupture et du début du jeûne, cette tradition est encore très populaire aujourd'hui dans de nombreux pays du monde islamique.