La 52e session du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies à Genève a servi au Maroc et à l'Algérie de tour de chauffe, en prévision de l'échéance d'avril prévue au Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental. Le ministre marocain de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a défendu dans son allocution l'examen exclusif de l'ONU du différend régional, en vue de parvenir à une «solution réaliste, durable et pratique». Il a également loué l'initiative marocaine d'autonomie qui bénéficie du «soutien de 91 Etats». Ouahbi a saisi cette occasion pour appeler à une reprise du processus des tables rondes, «avec la participation de l'Algérie», comme lors des précédentes réunions de décembre 2018 et mars 2019, organisées à Genève sous l'égide de l'ONU. Dans sa réplique au ministre marocain, le représentant permanent de l'Algérie auprès de l'Office des Nations unies à Genève a réitéré, hier, que son pays considère que «le conflit du Sahara est une question de décolonisation dont le règlement passe inéluctablement par l'application du principe de l'autodétermination». Le diplomate algérien a appelé les Nations unies à «assumer leurs responsabilités envers le peuple du Sahara occidental sous occupation, en garantissant ses droits inaliénables et imprescriptibles à l'autodétermination». Il a aussi demandé au Conseil de sécurité d'élargir le mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara. Dans les semaines à venir, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental présentera, à huis-clos, devant les membres du Conseil de sécurité un rapport sur la situation. Depuis sa prise de fonctions, en novembre 2021, Staffan de Mistura n'a pas réussi, jusqu'à présent, à relancer le processus de négociation, en rade depuis mars 2019.