Dans son rapport publié cette semaine, le Bureau de la lutte contre le terrorisme du Département d'Etat américain a mis en avant la stratégie globale du Maroc en matière de lutte contre le terrorisme, reconnaissant toutefois que ses tensions avec l'Algérie continuent d'entraver la coopération bilatérale et régionale du fléau. Le Bureau de la lutte contre le terrorisme du Département d'Etat américain a publié, cette semaine, son rapport annuel sur le terrorisme dans le monde. Un document qui salue les réalisations du Maroc en la matière et met en avant la «longue histoire de coopération solide en matière de lutte contre le terrorisme», entre le Maroc et les Etats-Unis. Ainsi, le rapport indique que le gouvernement du Maroc a poursuivi, en 2021, sa stratégie globale qui comprend des «mesures de sécurité vigilantes», «une coopération régionale et internationale» et «des politiques de lutte contre la radicalisation». Le royaume a ainsi «continué à atténuer le risque de terrorisme». Aucun incident terroriste en 2021 Le document reconnaît que le pays continue à «faire face à des menaces sporadiques de la part de petites cellules terroristes indépendantes, dont la majorité a affirmé être inspirée par ou affiliée à Daech». Le royaume n'a connu «aucun incident terroriste» en 2021, souligne-t-on. Cependant, les forces de l'ordre marocaines, coordonnées par le ministère de l'Intérieur, ont ciblé et arrêté au moins 55 individus dans le cadre de 11 opérations de lutte contre le terrorisme, «démantelant efficacement des cellules qui en étaient aux premiers stades de la planification d'attaques contre une série de cibles, notamment des bâtiments publics, des personnalités, des bâtiments des services de sécurité du gouvernement et, comme l'a rapporté la presse locale, des étrangers». Le rapport précise que le nombre d'arrestations effectuées en 2021 était inférieur à celui des années précédant la pandémie de Covid-19. Les forces de l'ordre marocaines ont ainsi «tiré parti de la collecte de renseignements, du travail de la police et de la collaboration avec des partenaires internationaux pour mener des opérations antiterroristes». Le Département d'Etat américain souligne aussi que les forces de l'ordre marocaines ont également participé à un large éventail de programmes parrainés par les Etats-Unis visant à améliorer les capacités techniques et d'enquête du pays, notamment en matière d'enquêtes financières, d'analyse du renseignement, de criminalistique et de cybersécurité. Financement du terrorisme, extrémisme, formation et tensions avec l'Algérie Sur le volet de la lutte contre le financement du terrorisme, le rapport rappelle que le Maroc est membre du Groupe d'action financière sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (MENAFATF) alors que son Unité de traitement du renseignement financier est membre du Groupe Egmont. Le Maroc est également membre du CIFG Defeat-ISIS de la Coalition mondiale pour vaincre Daech, rappelle-t-on. La même source met aussi en exergue la stratégie globale de lutte contre l'extrémisme violent du Maroc, en insistant sur le volet de formation des imams et sur le travail de la Rabita Mohammedia des oulémas qui «lutte contre la radicalisation en produisant des recherches scientifiques, en examinant les programmes d'enseignement et en menant des activités de sensibilisation des jeunes sur des sujets religieux et sociaux». Le volet de coopération internationale et régionale est également mis en exergue. Ainsi, le rapport souligne que le royaume est actuellement coprésident du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF) avec le Canada et membre du Partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme. «Grand allié non-OTAN, le Maroc accueille traditionnellement l'exercice annuel African Lion» et a annoncé qu'il prévoyait d'établir un bureau de programme du Bureau des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme (UNOCT) pour la formation spécialisée en matière de lutte contre le terrorisme et d'application de la loi en Afrique, ajoute-t-on. Le document note enfin que bien que «le pays entretienne une forte coopération avec les pays européens, en particulier la Belgique, la France et l'Espagne, pour contrecarrer les menaces terroristes potentielles en Europe», ses «tensions régionales» avec l'Algérie ont «continué à entraver la coopération bilatérale et régionale en matière de lutte contre le terrorisme».