Après les drones et les missiles, les industriels israéliens veulent leur part dans le projet marocain de nouveaux satellites d'observation. La société Israel aerospace industries (IAI), que préside Amir Peretz, est leader mondial en la matière. IAI a déjà conclu un accord avec le Maroc en 2022. Le Maroc souhaite lancer dans l'espace de nouveaux satellites d'observation, révèle un média israélien. Pour la mise en œuvre de ce grand chantier, le royaume a procédé à la sélection d'un nombre limité d'entreprises internationales ayant une expertise en la matière pour qu'elles présentent leurs offres au Centre royal de télédétection spatiale, un organisme gouvernemental. «Le programme spatial au Maroc a débuté en décembre 1989. Il a pour objectif de développer des capacités d'observation pour l'ensemble de l'économie, pour les acteurs gouvernementaux, privés et universitaires. Le Maroc considère son programme spatial comme l'un des plus importants leviers de développement de l'économie locale, dans tous les domaines : éducation, agriculture, défense, aviation, etc. Le royaume compte également produire des pièces pour les avions, les moteurs et les satellites», précise la même source. Les Israéliens veulent leur part du gâteau A la faveur du rapprochement entre Rabat et Tel Aviv initié en 2020, les industriels israéliens souhaitent bénéficier d'une part de cet important marché. D'ailleurs, ils ne manquent pas d'arguments pour défendre leur dossier. L'accord de coopération militaire, conclu le 24 novembre 2021 à Rabat entre les deux pays, a ouvert les portes du marché marocain aux constructeurs israéliens d'armement. Un cadre de partenariat renforcé par la signature, en mars 2022, d'un mémorandum d'entente entre la société publique Israel aerospace industries (IAI), que préside Amir Peretz, et le royaume. Le dernier satellite israélien d'observation, EROS C-3, lancé le 30 décembre 2022 par une fusée SpaceX (appartenant au milliardaire Elon Musk), a été développé par IAI. Le groupe fabrique des systèmes de pointe pour la cyber-sécurité, la sécurité aérienne, spatiale, maritime, terrestre et intérieure. L'armée israélienne est une cliente d'IAI. Le mangement a déjà conçu les satellites espions Ofek, dont le premier type a été mis en orbite en 2018. Une expertise israélienne qui pourrait intéresser les Forces armées royales (FAR) et les services de renseignement. Jusqu'à présent, le royaume dispose de deux satellites espions, fabriqués par le groupe français Thales Alenia Space et le constructeur européen Airbus, lancés dans l'espace respectivement le 8 novembre 2017 et le 21 novembre 2018. Outre la coopération militaire signée en novembre 2021, le Maroc et Israël avaient conclu un accord de cyberdéfense. La cérémonie de signature, en juillet 2021 à Rabat, avait connu la présence de Yigal Unna, le directeur général de la cyberdirection israélienne, de son homologue marocain le général El Mostafa Rabiî, et du ministre délégué chargé de l'Administration de la Défense Nationale, Abdellatif Loudiyi. L'accord porte sur la coopération opérationnelle, la recherche, le développement et le partage d'informations. Des experts marocains se sont rendus en Israël, pour perfectionner leurs connaissances dans la lutte contre les cyberattaques.