Comme chaque deuxième vendredi du mois d'octobre, le monde célébrait le 12 octobre dernier la Journée mondiale de l'œuf. Occasion pour les professionnels du secteur au Maroc, qui doivent faire face à l'augmentation des prix des matières premières sur le marché international, de lancer un appel au secours au gouvernement Benkirane. Face au renchérissement actuel des prix des matières premières sur les marchés internationaux, les producteurs marocains d'œufs sont dans l'impasse. Ils réclament au gouvernement Benkirane la suppression des droits de douanes sur les céréales, principale source d'alimentation pour les poules pondeuses. Ces producteurs exhortent également le gouvernement à baisser le taux de la TVA sur les aliments de base, le faisant passer des 20%, en vigueur actuellement, à 7% seulement. Pour l'instant le gouvernement n'a pas encore réagi à ces revendications. «L'aliment de base des poules pondeuses rentre à 75% dans le prix de revient de l'œuf. Or, les matières premières ont connu durant cette année des augmentations très importantes», déplore l'Association nationale des producteurs d'œufs de consommation (ANPO), qui a tenu, jeudi dernier, à Casablanca, un point de presse à la veille de la Journée mondiale de l'œuf. «Les producteurs nationaux (ndlr : de l'œuf), à l'instar de tous les producteurs à travers le monde, subissent cette pression sur le prix des intrants, mais contrairement à d'autres pays, maintiennent les prix de vente à un niveau accessible au consommateur marocain», explique l'association. Cela entraine, selon l'ANPO, «une baisse importante des marges des producteurs, une baisse qui, à long terme, se répercutera au Maroc sur la capacité d'investissement du secteur». Coût de revient : 0,70 à 0,89 centimes l'unité Au Maroc, le coût de revient de l'œuf est passé cette année de 0,70 à 0,89 centimes l'unité, engendrant une perte de près de 0,19 centimes pour les producteurs d'œufs. Sur le marché marocain de gros, l'œuf de consommation de gros calibre (58 à 68 g) est vendu entre 0,65 et 0,90 centimes, indique l'ANPO. Un prix très bas si l'on compare avec les marché tunisien, algérien ou encore américain. En Tunisie, l'œuf de consommation est, en effet, commercialisé à un prix situé entre 0,95 et 1,03 centimes. Chez le voisin algérien, l'œuf est également vendu entre 0,95 et 1,00 dirham. En France, premier producteur d'œufs de l'Union européenne, le prix de vente en gros est compris entre 0,97 et 1,50 centimes de dirhams tandis qu'aux Etats-Unis, où près de 50 milliards d'œufs sont produits chaque année, le prix de vente en gros est situé entre 0,95 et 1,15 centimes de dirhams. 14 millions de poules pondeuses au Maroc Selon l'ANPO, le royaume compte 14 millions de poules pondeuses, pour 4,3 milliards d'œufs produits par an, 233 élevages agréés de poules pondeuses, 5 centres agréés de conditionnement des œufs de consommation ainsi que deux unités de transformation. La filière de production des œufs de consommation génère, ainsi, pas moins de 12.000 emplois directs et 30.000 emplois indirects. En 2011, la filière a réalisé un chiffre d'affaires estimé à 7,2 milliards de dirhams.