Pour la première fois, les Rencontres des arts de la scène en Méditerranée, tenues à Montpellier, seront exportés à Casablanca, sous le nom de Dérive Casablancaise. Derrière cette initiative, la chorégraphe marocaine Meryem Jazouli ambitionne de jeter de nouveaux ponts entre les deux rives, tout en ouvrant la métropole marocaine à son environnement artistique régional. Dérive Casablancaise, ou les Rencontres des arts de la scène en Méditerranée, s'invite du 30 novembre au 4 décembre 2022 dans la capitale économique. Il s'agit d'un projet coorganisé par l'association marocaine AR2D et le Théâtre des 13 vents – CDN de Montpellier, sur la proposition de la chorégraphe marocaine Meryem Jazouli et en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication, ainsi que l'Institut Français de Casablanca. L'événement se tiendra à différents horaires et rassemblera plus de 20 artistes et intervenants, issus de 9 pays du pourtour méditerranéen, notamment des chercheurs et des spécialistes marocains résidant à l'étranger. Pour les artistes, les acteurs culturels et le public «sensibles aux écritures contemporaines», ce sera l'occasion de «réfléchir ensemble à la question de la place de l'artiste dans la cité à travers plusieurs rendez-vous», indiquent les organisateur auprès de Yabiladi. Des conférences en huis clos et des représentations de théâtre sont prévues, de même que des spectacles de danse, de musique, des lectures et des séances de projections de films du Maroc, d'Algérie, de Tunisie, de France, du Liban, d'Espagne. Les activités se tiendront dans divers lieux : Institut Français, Centre culturel Zefzaf, Musée Slaoui, Ecole des Beaux-Arts, ThinkArt, La Coupole et La Villa Delaporte. Tenues habituellement à Montpellier, ces Rencontres quittent leur fief pour la première et s'exportent hors les frontières. «Imaginées comme un temps de partage de créations et d'idées, les Rencontres des arts de la scène en Méditerranée – organisées depuis 2018 par le Théâtre des 13 vents, Centre dramatique national de Montpellier – rassemblent chaque mois de novembre, à Montpellier, artistes et acteurs de la culture du pourtour méditerranéen autour des arts vivants et des écritures contemporaines», indiquent les organisateurs. Pendant plusieurs jours, «des questions artistiques et politiques sont discutées entre artistes tandis que des œuvres de théâtre, danse, musique, cirque, sont partagées avec le public». Stimuler la réflexion et la création à échelle méditerranéenne «Dérive Casablancaise, première étape extramuros, est née de l'envie de donner écho à l'esprit des Rencontres et de la Biennale, de réfléchir à la création en Méditerranée à partir de Casablanca, de réunir des énergies autour des arts vivants et de questionner les écritures contemporaines à la lumière des changements induits par les crises que le monde traverse», ajoutent encore les organisateurs. La rencontre mettra en lumière Omar Berrada (Maroc - Etats-Unis), Alberto Conejero (Espagne), Nadia El Fani (Tunisie), David Ferré (Espagne - France), Nathalie Garraud (France), Nicolas Heredia (France), Danya Hammoud (Liban), Chrystèle Khodr (Liban), David Mambouch (France), Fatima Mazmouz (Maroc - France), Randa Maroufi (Maroc - France), Radouan Mriziga (Maroc - Belgique), Karim Rouissi (Maroc), Giovanna Tanzarella (France - Italie) et Olivier Saccomano (France). Cette édition traduit «une volonté de marquer une étape importante dans la vie culturelle casablancaise : construire un pont entre la métropole et d'autres villes du bassin méditerranéen, réunir une communauté d'artistes, d'acteurs culturels et de penseurs sensibles à la question de la place de l'artiste dans la cité et de son rôle lorsqu'il s'agit de repenser le politique en faveur de la créativité, de la culture en général et des arts de la scène en particulier». Elle se veut un premier pont pour ancre cette initiative dans la régularité. L'association les rencontres de la danse (AR2D) évolue dans le domaine de la création en danse contemporaine. Depuis sa création en 2002, elle contribue au développement champ chorégraphique au Maroc, avec un intérêt pour la diffusion des créations locales et la sensibilisation du public sur cette discipline. A partir de 2011, avec la création de l'Espace Darja par la chorégraphe Meryem Jazouli, l'ONG a concentré ses actions à partir de ce lieu, jusqu'à sa fermeture en 2018.