Mercredi 3 novembre, la séance des questions orales au gouvernement français, à l'Assemblée nationale, a été suspendue après qu'un député RN, Grégoire de Fournas, a interrompu l'intervention de l'élu NUPES, Carlos Martens Bilongo, par une injonction raciste. Une retranscription publiée sur le site de l'hémicycle mentionne que le concerné a bien dit «qu'il retourne en Afrique !», provoquant l'ire de l'opposition et de la majorité. Grégoire de Fournas a interrompu Carlos Martens Bilongo à deux reprises, lors d'une question sur l'opération de sauvetage de migrants réalisée par Ocean Viking. «Ce sont des passeurs !», s'est exclamé le député RN. L'élu de La France insoumise (LFI) continue, lorsque De Fournas lance : «qu'il retourne en Afrique !», selon la transposition retenue par le directeur des comptes rendus, Serge Ezdra, également cité par TF1. Sickening and worrying. A French far-right MP yelled at NUPES MP Carlos Martens Bilongo to "return to Africa". The Assembly was shocked. The session was suspended. pic.twitter.com/xh9DnlcyLF — Rim-Sarah Alouane (@RimSarah) November 3, 2022 «Pas du tout !», rétorque Carlos Martens Bilongo, avant les «vives exclamations» sur les banc de LFI, PS, EELV et GDR et des autres partis. «Madame la présidente ! C'est un scandale», s'indigne l'élu MoDem Erwan Balanant. «C'est du racisme !», lance pour sa part la députée LFI Sophia Chikirou. «Quel est le député qui vient de prononcer cette phrase ?», s'interroge la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. «Raciste !», crie le député GDR Davy Rimane. Sur les autres bancs, des élus se lèvent et scandent «Dehors !» en pointant Grégoire de Fournas. Yaël Braun-Pivet annonce une suspension. Cinq minutes plus tard, elle prend la parole devant les députés. Elle annonce que le Bureau de l'Assemblée devra «déterminer si les faits qui ont été commis sont passibles d'une sanction et de quelle sanction». Les questions au gouvernement prennent fin officiellement, «compte tenu de la gravité des faits» et de «l'émotion légitime» au sein de l'hémicycle. Du côté du parti d'extrême droite, le groupe parlementaire a publié un communiqué, prétextant que Grégoire de Fournas visait «le bateau transportant des migrants en Europe» et non le député de la NUPES. «La polémique créée par nos adversaires politiques est grossière et ne trompera pas les Français», a indiqué Marine Le Pen sur Twitter. Carlos Martens Bilongo a également publié un communiqué hier, déplorant que «le racisme nous rattrape toujours, même dans les lieux les plus prestigieux de la République». La majorité a exprimé son émotion. «Le racisme n'a pas sa place dans notre démocratie», a affirmé la première ministre Elisabeth Borne. Le président Emmanuel Macron s'est dit «heurté» par des «mots intolérables».