La dernière étude de l'Institut national de la statisque et des études économiques sur les «Immigrés et les descendants d'immigrés en France» révèle que les filles marocaines obtiennent plus le baccalauréat que les filles d'origine française. Cependant, l'accès au marché de l'emploi pour les fils et filles d'immigrés reste quelque peu limité. «Les filles de l'immigration marocaine ou tunisienne […] obtiennent plus souvent un baccalauréat que les filles ni immigrées ni enfants d'immigrés, si l'on raisonne à caractéristiques sociales et familiales données», indique l'Insee [Institut national de la statistique et des études économiques] dans son dernier rapport sur les Immigrés et les descendants d'immigrés en France, rendu public mercredi 10 octobre. Le rapport souligne également que le risque d'une sortie anticipée du système éducatif serait moindre «toutes choses égales par ailleurs», chez les descendants d'immigrés du Maghreb. Car ces derniers «ont souvent plus d'ambition pour leurs enfants que les autres». L'Insee révèle également qu'à leur entrée en 6e, les enfants d'immigrés parviennent plus souvent que les Français de souche en seconde générale et technologique sans avoir redoublé et ce, en tenant compte de caractéristiques familiales et scolaires comparables. Ce qui implique qu'ils sont plus nombreux à devenir bachelier général ou technologique en sept ans d'études ou encore risquent moins de sortir sans qualification du système éducatif. Pourtant, note l'Institut, «les situations des enfants d'immigrés sont moins favorables à la réussite scolaire». En effet, à en croire les chiffres de l'Institut, plus de la moitié des enfants d'immigrés appartiennent aux 25% des familles ayant un niveau de vie le plus faible. De plus, l'un de leur parent est généralement sans diplôme et ils appartiennent le plus souvent à des fratries très importantes comparés aux Français de souche. Par conséquent, «ils disposent deux fois moins souvent d'une chambre individuelle et étudient trois fois plus fréquemment dans un collège d'éducation prioritaire», souligne l'étude. L'Emploi, pas aussi positif Pour ce qui est de l'emploi, il reste encore à faire. Seulement 60 % des enfants d'immigrés africains y compris les Maghrébins ont un emploi trois ans après leur sortie du système éducatif. Cinq ans après la sortie du système éducatif, 14 % d'entre eux, sont cadres ou exercent une profession intellectuelle supérieure, contre 16% chez les Français d'origine. Il est donc claire que «la situation des enfants est plus favorable que celle de leurs parents, sans pour autant rejoindre, à statut égal, les trajectoires de la population majoritaire», commente Fabrice Lenglart, directeur des statistiques démographiques et sociales de l'institut national de la statistique interrogée par La Croix. En effet, ayant des parcours post-baccalauréat relativement courts, leurs chances d'accéder aux meilleures fonctions sont considérablement réduite. Et quand ils disposent de hauts diplômes, les fils et filles d'immigrés sont plus «exposés à des sélections fondées sur l'origine», comme l'expliquait récemment Patrick Simon, membre de l'unité Migrations Internationales et Minorités à l'INED [Institut National d'Etudes Démographiques]. Le taux de chômage les descendants d'immigrés dans l'Hexagone s'élève à 24,2%, contre 8,7% pour les Français, selon un rapport du Haut Conseil à l'Intégration [HCI] publié en juin dernier. Pour M. Simon, ce taux élevé s'explique par le fait que «les enfants d'immigrés veulent sortir des niches des emplois mal payés», comme c'était le cas pour leurs parents, généralement ouvriers.