En France, les enfants d'immigrés africains sont les plus pauvres. Ils sont également plus exposés à la pauvreté que les descendants d'immigrés européens ou encore les enfants de Français. C'est ce que révèle une étude réalisée par l'Institut supérieur de statistique et d'études économiques (Insee). D'après l'étude «Les revenus et le patrimoine des ménages», les enfants d'immigrés africains sont les plus pauvres en France métropolitaine, rapporte Reuters. L'étude a été publiée jeudi 28 avril, par l'Institut supérieur de statistique et d'études économiques (Insee). Elle révèle un écart du niveau de vie de 30%, entre un Français de parents nés français et un descendant de parents immigrants d'Afrique. «Le risque d'être pauvre reste significativement plus élevé» pour les moins de 25 ans dont le ou les parents sont immigré(s) en provenance d'Afrique que pour les Français de parents nés français», souligne l'Insee. En revanche, l'écart du niveau de vie n'est que d'1% entre un Français de parents nés français un descendant d'un ou de deux parents originaires d'un pays européen. Selon l'étude, cette différence s'explique notamment par «l'ancienneté» de l'immigration, dit l'Insee : les vagues d'immigration de l'Europe vers la France étant plus anciennes que les vagues d'Afrique, le temps a favorisé le processus d'intégration. Dans le marché du travail, les enfants d'immigrés sont souvent moins bien placés. «Les descendants d'immigrés sont moins souvent cadres et professions intermédiaires que les Français de parents nés français», informe l'Insee. Cependant, un phénomène surprenant se produit chez les descendants d'immigrés européens âgés de plus de 25 ans. Ils ont un niveau de vie dépassant de 6% celui des Français ayant des parents nés français. Sans en donner la raison fondamentale, le chef de département à l'Insee, Jean-Louis Lhéritier, évoque le fait qu'une partie des enfants d'immigrés européens ont des parents venus vivre en France pour y occuper des fonctions de cadre ou de haut niveau dans des multinationales. Le niveau de vie et la place dans le marché de travail des parents influence beaucoup sur l'avenir des enfants. Un parallélisme (inverse) pourrait être fait ici, avec les immigrés en provenance d'Afrique, qui occupaient des postes d'ouvriers. Toutefois, il n'en demeure pas moins qu'un descendant d'immigré sur cinq, en France, vit en dessous du seuil de pauvreté, ce qui correspond à 60% du niveau de vie médian, soit 949 euros par mois pour 2008, d'après l'étude. En 2008, le niveau de vie annuel moyen d'un descendant d'immigrés s'élevait à 19 570 euros, soit 14% en dessous de celui des Français de parents nés français (22 810 euros). Ce moindre niveau de vie de la «deuxième génération» s'explique notamment par le fait que les descendants d'immigrés sont «plus jeunes que le reste de la population française». Car «ce sont les jeunes qui font le plus souvent partie des personnes ayant les niveaux de vie les plus faibles», relève l'étude. «Ils sont nombreux à ne pas avoir de revenus et à dépendre des ressources du ménage dans lequel ils vivent», précise-t-elle.