Au moment où 79% des Français se disent inquiets pour leur santé à la suite de l'étude sur les OGM et alors que l'affaire retentit au niveau mondial, le ministère marocain de l'Agriculture se veut rassurant. Pourtant une étude du parti des Verts au Maroc prouvait l'existence d'OGM, au Maroc, en 2006. «Au Maroc, et en application du principe de la précaution, les aliments transgéniques sont interdits à la consommation humaine», a affirmé le ministère de l'Agriculture et des pêches, dans un communiqué rendu public mardi, rapporte le MAP. Les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) ne figurent ni dans les produits importés, ni dans ceux produits localement destinés à notre alimentation. Le ministère a ainsi réagi à l'étude de chercheurs français publiée, le 19 septembre, selon laquelle la consommation de certains maïs transgéniques serait dangereuse pour la santé humaine. Les tests pratiqués sur des rats ont donné des résultats inquiétant qui sont en cours de vérification au sein de l'Union européenne. Le ministère rappelle que même si la pratique et les législations à travers le monde admettent la présence d'OGM dans certains aliments destinés à l'alimentation animale, les variétés de maïs transgénique ciblées par cette étude «ne sont pas autorisées au Maroc, même pour des fins d'alimentation animale». Une étude s'impose «non seulement sur les rats, mais aussi sur les humains» Si l'étude a porté uniquement sur les rats en France, «au Maroc, il faut faire une étude non seulement sur les rats, mais aussi sur les humains», ironise d'entrée de jeu Fatima Alaoui, secrétaire générale du parti des Verts au Maroc. Pour elle, il ne fait pas l'ombre d'un doute que les OGM sont bel et bien présents dans le royaume. Mme Alaoui rappelle une étude réalisée à El Jadida en 2006, par des ingénieurs français à l'initiative de son mouvement. Cette étude avait révélé la présence de plants de tomates OGM dans cette zone. «Les Marocains consomment les produits distribués par Marjane, Metro et compagnies, c'est là où il faut voir la part des OGM dans les produits», indique-t-elle, soulignant que «le problème des OGM est qu'il y a beaucoup d'intérêts en amont comme en aval.» Par ailleurs, il n'y a toujours pas de législation sur les OGM au Maroc, ce que Najib Akesbi considère depuis plusieurs années comme une énorme lacune pour le contrôle des produits. D'autant que l'inquiétude sur la présence des OGM dans les produits vendus sur le territoire national s'est amplifiée depuis l'adoption du traité de libre échange avec les Etats-Unis en 2004. D'après Mme Alaoui, des études sur le terrain permettraient de mieux rassurer les consommateurs marocains.