A défaut d'une forte adhésion arabe à son projet de sommet entre Israël et les pays arabes signataires des accords d'Abraham, le gouvernement israélien a pris la décision d'annuler l'événement. Le sommet devant commémorer le deuxième anniversaire de la conclusion des Accords d'Abraham n'aura pas lieu, en septembre prochain en Israël. Le gouvernement israélien a été contraint d'annuler la rencontre, après que des diplomates arabes ont exprimé des réserves quant à la proximité de l'événement avec la tenue des élections législatives anticipées, prévues en Israël le 1er novembre, a indiqué hier le quotidien Haaretz. «C'est avec une grande tristesse que nous sommes contraints de reporter la conférence marquant le deuxième anniversaire des Accords d'Abraham en raison des impératifs électoraux, et afin de ne pas entraîner nos partenaires dans la campagne» électorale, a déclaré le ministre de la Coopération régionale, Esawi Frej, dont le département organise le projet de rencontre. Et d'ajouter que son ministère s'emploie maintenant à préparer un sommet alternatif après les élections. Pour rappel, Frej s'est rendu au Maroc, du 24 au 28 juillet, où il s'est entretenu avec Nasser Bourita. Le Maroc aurait donné son feu vert pour prendre part au conclave Haaretz souligne que les pays arabes conviés par le gouvernement israélien à la rencontre ont décliné l'invitation, à l'exception du Maroc. «Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita a confirmé sa participation en juillet. Bourita doit se rendre en Israël en septembre, afin d'inaugurer le siège de l'ambassade du Maroc» à Tel-Aviv, indique la même source médiatique. Un déplacement annoncé, faut-il le préciser, le 15 juin dernier par Yaïr Lapid, alors ministre des Affaires étrangères. Pour rappel, l'ancien Premier ministre Naftali Bennet a présenté sa démission le 30 juin. Deux jours plus tôt, les députés israéliens ont voté la dissolution de la Knesset et convoqué de nouvelles élections. La semaine dernière, le quotidien Israel Hayom a révélé les préparatifs d'une réunion, en Israël, entre les pays signataires des accords d'Abraham. « La conférence qu'Israël prévoit d'organiser sera différente du sommet du Néguev (de mars 2022), tenue au niveau des ministres des Affaires étrangères». En effet l'actuel Premier ministre, Yaïr Lapid, pariait sur une présence de haut niveau de certains chefs d'Etats arabes au sommet de septembre, et ce, afin de booster ses chances pout rester encore à la tête de l'exécutif, après les législatives du 1er novembre. Le Maroc avait pris part à la commémoration du premier anniversaire des accords d'Abraham, organisée le 17 septembre 2021, par visioconférence, par le Département d'Etat américain. A cette occasion, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait annoncé la visite au royaume du ministre de la Défense, Benny Gantz. Un déplacement qui s'est concrétisé les 24 et 25 novembre de la même année. Au sommet de Néguev, organisé en Israël, Nasser Bourita avait émis le vœu que les six participants au conclave (Maroc, Etats-Unis, Emirats arabes unis, Bahreïn, Egypte et Israël) puissent se réunir «dans un désert différent, mais avec le même esprit». Une allusion probable au Sahara marocain, mais l'idée d'une telle réunion au Maroc ne fait pas l'unanimité. «Le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation», créé en mars 2021, vient de la rejeter lors d'une session de sa direction, tenue le 10 août à Rabat.