Annoncée par des médias hébreux, mais non confirmée du côté marocain, la prochaine visite du Premier ministre israélien, Yair Lapid, au Maroc intervient dans un contexte particulier. Détails. En mars dernier, à l'issue du Sommet de Néguev qui a réuni l'ensemble des Etats arabes ayant des accords de paix avec Israël, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait fait part de son souhait de préserver l'esprit de ce sommet. "Il faut préserver l'esprit de Neguev, j'aimerai qu'on se retrouve dans un autre désert", avait-il lâché. Le message semble être bien reçu de la part des autorités israéliennes qui ne ménagent aucun effort pour consolider les acquis en matière de rapprochement avec les pays arabes, dont le Maroc, qui serait la prochaine destination du nouveau Premier ministre israélien, Yair Lapid, qui s'apprête, selon des médias hébreux, à visiter le Royaume. Cette annonce n'est confirmée ni par la diplomatie marocaine ni par le Bureau de liaison israélien à Rabat. Le Premier ministre israélien, rappelons-le, a d'ores et déjà visité le Royaume en août 2021, lorsqu'il était ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Naftali Bennet. Si le Premier ministre israélien prévoit une visite au Royaume, c'est pour assister à un sommet aux côtés des Etats arabes et célébrer ainsi le deuxième anniversaire des accords d'Abraham. Dans ce cas, il est prévu que les pays participants en profiteraient pour concrétiser les engagements pris lors du sommet de Negev et chercher à raffermir leur coopération. Le timing de ce sommet, dont la tenue demeure toujours sujet de doute faute de confirmation officielle, intervient dans un contexte très sensible marqué par le regain des hostilités dans la bande de Gaza où les affrontements entre l'Armée israélienne et les groupes armées palestiniens ont fait beaucoup de morts et blessés dans les rangs des civils. Le Maroc s'est déclaré "inquiet" de la situation à Gaza et a appelé toutes les parties à éviter l'escalade, tout en réitérant son attachement à la solution des deux Etats. La situation demeure tendue malgré la trêve précaire signée dimanche. Par ailleurs, le gouvernement israélien semble faire la course contre la montre pour organiser ce "sommet", qui est censé être différent de celui de Neguev à en croire les médias hébreux, avant les élections législatives. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita est convié à son tour à Israël. Le média israélien "Israel Hayom" a indiqué que ce sommet sera organisé au plus haut niveau, contrairement à ce qui a été le cas du sommet du Néguev qui s'est tenu à l'échelon des ministres des Affaires étrangères. Ce sommet intervient également dans une conjoncture particulière, où les visites des responsables israéliens au Maroc sont de plus en plus fréquentes. La visite annoncée de Yair Lapid fait suite à celle du Chef de l'Armée israélienne, Aviv Kokhavi qui est venu, le 20 juillet, renforcer la coopération militaire avec le Royaume sachant que plusieurs contrats et accords ont été signés. Quelques jours plus tard, le Royaume a accueilli le vice-premier ministre, Gideon Saar, le ministre de la Coopération régionale, Issawi Frej, et le patron de la police israélienne, Kobi Shabtai, qui s'est entretenu avec son homologue marocain, Abdellatif Hammouchi. Force est de constater que Rabat et Tel-Aviv ont renforcé leurs relations de façon remarquable depuis le rétablissement des relations diplomatiques en décembre 2020. En plus de la signature d'une multitude d'accords de coopération, les deux pays ont décidé de hisser le niveau de leur représentation diplomatique, comme annoncé par le Vice-Premier-Ministre israélien à l'issue de son entrevue avec Nasser Bourita. Le Chef du Bureau de liaison, David Govrin, a annoncé le lancement de la construction du siège de la nouvelle ambassade d'Israël à Rabat. Du côté marocain, aucune annonce n'a été faite concernant le Bureau de liaison du Royaume.